La valeur boursière d’Apple à la clôture de la bourse électronique du Nasdaq s’est élevée à pas moins de 943 milliards de dollars (environ 805 milliards d’euros). Il semble de plus en plus évident que la société de feu Steve Jobs sera la première à franchir la barre des 1.000 milliards de dollars. Depuis la fin avril, la bourse technologique atteint des niveaux records, en partie grâce à la forte hausse de l’action Apple.
Plus tôt cette semaine le rachat de la plate-forme de codage GitHub pour 7,5 milliards de dollars (environ 6,4 milliards d’euros) par Microsoft a également stimulé le Nasdaq. En conséquence, l’indice européen de la technologie Stoxx est également en hausse de 2% mardi, et il atteint son plus haut niveau depuis 2001.
Une performance qui ne passe pas inaperçue, compte tenu que les autres bourses continuent à bien performer, mais demeurent loin de leurs niveaux records. Ajoutez à cela qu’il y a à peine quelques semaines – à la suite du scandale Facebook – on pensait que les marchés boursiers abandonneraient les sociétés technologiques américaines dominantes.
Merci, Donald Trump
Mais les résultats trimestriels de ces entreprises technologiques continuent d’étonner et les prévisions sont également bonnes. Les géants de la technologie ont profité au maximum des baisses d’impôts de Donald Trump et disposent d’une masse d’argent qu’ils peuvent maintenant rapatrier partiellement ou totalement aux États-Unis.
De plus, les investisseurs estiment que les actions technologiques sont moins vulnérables aux tensions géopolitiques et aux annonces d’augmentation des taux d’intérêt, parce que ces firmes ont d’importantes réserves de liquidités. Mais surtout, les investisseurs récompensent la domination inégalée des entreprises technologiques américaines. Une domination pour laquelle apparemment aucun prix n’est trop élevé.
Bulle ou non ?
Ajoutez à cela que beaucoup trouvent que les entreprises à fort potentiel de croissance, comme Amazon ou Netflix, sont encore fortement sous-évaluées et que nous ne sommes pas en train de connaître un scénario similaire à celui de la bulle Internet de 2001, lorsque la valeur des entreprises était fondée sur un multiple de leurs pertes.
Le consensus parmi les experts est que les actions des firmes technologiques sont chères, mais pas exagérées. En outre, les gérants de fonds d’investissement ont peu de choix : ceux qui n’ont pas mis de titres des FANG (Facebook – Apple-Netflix – Google) dans leur portefeuille ont perdu beaucoup de revenus ces dernières années et ont travaillé dans un environnement concurrentiel.
Une correction ?
Néanmoins, le risque d’une correction demeure. En mars, Steen Jakobsen, Chief Investment Officer de Saxo Bank, a écrit dans un courrier électronique à notre rédaction que nous sommes menacés de connaître un « hiver de la technologie » qui pourrait être comparé à ce qui s’est passé dans les années 1970 et 1980.
Selon le Danois, « le décalage entre la perception de ce que la technologie apporte, et ce qu’elle apporte réellement n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui, et il y a une croyance extrêmement naïve dans sa nature « bénigne ». Bien sûr, cela ne signifie pas que la technologie ne permettra pas d’apporter de bonnes choses, ou qu’elle ne sera pas productive, mais les attentes quant à ce qu’elle peut faire, et quand elle pourra le faire, ne sont pas en phase avec la réalité ».
Même avec une correction de 10 à 20%, l’appréciation de ces groupes demeurerait stupéfiante.