La capitale belge aurait tous les atouts pour se positionner comme le point de liaison ferroviaire européen, selon les défenseurs du rail. Ceux-ci voient également dans l’ère post-Covid19 et le Green Deal des nouvelles opportunités de voyages pour les amateurs de trains.
Le groupe de défenseurs Back on Track Belgium a adressé une lettre aux membres du Parlement européen en leur demandant de donner la priorité aux trains de nuit dont les trajets dépassent les 1.500 km. Ce courrier visait également à aller à l’encontre des obstacles qui se dressent actuellement sur leur route et à imposer une taxe sur le kérosène pour le secteur aérien.
D’après les auteurs de la lettre, les trains de nuit bruxellois sont parfaitement adaptés aux voyages dont les trajets varient entre 800 à 1 500 km. Leur bilan environnemental serait également incontestable, puisqu’ ils émettent 14 fois moins de CO2 par passager et par kilomètre qu’un avion.
La crise, une opportunité à saisir?
D’après « Back on Track Belgium », la crise du coronavirus, devrait être utilisée à bon escient et par conséquent, être considérée comme l’occasion de diversifier les moyens de transports européens. ‘Il est clair que certaines lignes ferroviaires internationales ne survivront pas à la crise COVID-19, pouvait-on lire dans la lettre, qui faisait référence à la décision de l’Espagne, de ne pas relancer ses services à travers la péninsule ibérique.
Le groupe a également déclaré que la pandémie était une opportunité de ‘voyager plus intelligemment’ en observant ‘une mobilité européenne plus durable’. Toujours d’après «Back on Track Belgium », Bruxelles pourrait aussi servir de point de chute et relier plusieurs villes comme Barcelone, Nice, Venise, Varsovie, Prague et Malmö.
24 pays se sont engagés à intensifier les correspondances ferroviaires internationales
Le 3 juin, pas moins de 24 états européens étaient parvenus à un accord, dans le but de rendre les voyages ferroviaires plus attractifs, cela même sur des distances plus courtes, où le train peut sembler moins séduisant. Certains obstacles persistent néanmoins. Les réseaux, dont l’accès a été facilité, ont contraint les entreprises de supprimer les services non rentables qui reliaient, autrefois, des villes comme Moscou, Copenhague et Rome. Les frais d’utilisation des voies ont également augmenté, tandis que la hausse des prix des voitures-lits, indispensables dans le cadre de ce projet, décourage tant les nouvelles entreprises que les plus anciennes. « Back on Track » fait également pression sur les législateurs pour que les trains de nuit bénéficient d’un accès prioritaire aux infrastructures, ce qui est déjà le cas pour Eurostar et Thalys.
Avion ou train ?
Bien que la Belgique ait annoncé son intention d’incorporer des voitures-lits autrichiennes dans ses trains, il semblerait que les Belges préfèrent les avions. En début de semaine, la ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters, avait d’ailleurs agité la toile pour avoir parcouru une distance de 40 km en avion, entre Anvers et Bruxelles. Lydia Peeters a déclaré que ce vol faisait partie d’une campagne de promotion visant à stimuler les aéroports régionaux dans l’ère post-Covid19.
Pour l’heure, le secteur aérien, et cela en vertu d’un accord datant de plusieurs décennies, est exempté de la taxe de kérosène. Pourtant, l’an dernier, une étude réalisée par la Commission européenne indiquait que cette taxe pourrait rapporter jusqu’à 27 milliards d’euros de recettes. Seul bémol, si la question est actuellement étudiée, les taxes doivent être adoptées de façon unanime au Conseil européen. Les groupes environnementaux ont donc suggéré que la question de l’unanimité soit contournée, en proposant que les pays qui le souhaitent puissent conclure des accords bilatéraux ou multilatéraux. Quant à la Commission européenne, elle a, pour sa part, demandé au Conseil de renoncer à ce critère de l’unanimité pour certains domaines qui entrent dans le champ de la politique fiscale, en particulier les questions environnementales.