Bruxelles cherche une nouvelle ligne de crédit pour éviter la fermeture

La Région de Bruxelles-Capitale se dirige vers un « shutdown » financier de printemps, maintenant que la banque publique Belfius a décidé de fermer le robinet du crédit. Avec une pénurie aiguë de liquidités et aucune perspective de nouveau gouvernement, le ministre démissionnaire du budget Dirk De Smedt (Open Vld) se lance dans une recherche désespérée d’un nouveau banquier.


Principaux renseignements

  • Belfius n’est plus disposé à accorder une ligne de crédit de 500 millions d’euros à la Région de Bruxelles-Capitale à partir de 2026. L’autre ligne de crédit d’ING risque également d’être supprimée à la fin de cette année.
  • Sans crédit d’urgence, Bruxelles risque de se retrouver en cessation d’activité.
  • Le ministre du Budget Dirk De Smedt (Open Vld) est donc à la recherche d’une nouvelle banque pour servir de ligne de crédit.

La situation financière de Bruxelles s’aggrave de jour en jour. Pour payer les factures courantes et absorber les déficits budgétaires temporaires, la région a compté pendant des années sur une ligne de crédit de trésorerie d’un montant total d’un milliard d’euros. Ce tampon était constitué de deux parties égales de 500 millions d’euros, fournies respectivement par Belfius et ING Belgique.

Cette sécurité est en train de disparaître, ce qui compromet sérieusement la continuité des paiements de Bruxelles. Le ministre du Budget Dirk De Smedt (Open Vld) et le président de son parti Frédéric De Gucht ont donc déjà prévenu qu’une fermeture était imminente d’ici avril ou mai si un budget n’était pas mis en place rapidement.

Abus de confiance avec le banquier de la maison

La décision de Belfius de mettre fin à la relation à partir du 31 décembre marque la fin d’une époque. Pendant des décennies, l’institution (et ses prédécesseurs Dexia et Crédit Municipal) a joué le rôle de banquier attitré pour les principaux services financiers de la région.

Toutefois, selon des sources de L’Echo, la patience de la banque est à bout. La baisse de la cote de crédit de Bruxelles et le trou de plus en plus profond dans le budget représentent un risque trop important. Les tentatives de prolongation du contrat jusqu’en mars 2027 n’ont pas abouti. Belfius serait toutefois disposé à garantir un service de base minimum au cours des six premiers mois de l’année prochaine, mais la ligne de crédit cruciale de 500 millions d’euros disparaîtra en janvier.

Impasse politique

Le malaise financier est indissociable de la stagnation politique de la capitale. Un an et demi après les élections de juin 2024, un nouveau gouvernement bruxellois n’a toujours pas été formé.

L’incertitude est encore renforcée par l’attitude d’ING Belgique. La région dispose encore d’une deuxième ligne de crédit de 500 millions d’euros auprès de cette grande banque, mais son maintien est très incertain. Des négociations sont actuellement en cours, mais si ING se retire également, c’est tout le filet de sécurité d’un milliard d’euros qui tombera.

Une course contre la montre

Le ministre du budget, Dirk De Smedt, a quant à lui pris des mesures urgentes. « Il y a une semaine, j’ai demandé au gouvernement de lancer un appel d’offres pour trouver un nouveau banquier », a-t-il confirmé. La pression du temps est énorme. Sans une nouvelle facilité de crédit, Bruxelles risque de ne pas pouvoir faire face à ses obligations de paiement au printemps.

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