Bruxelles bat le record de 541 jours détenu par le gouvernement Di Rupo ; aucune solution en vue pour l’instant

Le record de la plus longue formation gouvernementale jamais enregistrée dans notre pays, détenu depuis 2011 par le gouvernement fédéral Di Rupo, a été battu par Bruxelles. Cela fait maintenant plus de 541 jours que les électeurs se sont rendus aux urnes, le 9 juin 2024. Pourtant, la Région de Bruxelles-Capitale n’a toujours pas de gouvernement à part entière. L’impasse politique est totale, tandis que le temps presse inexorablement sur le plan financier.


Principaux renseignements

  • Bruxelles doit déjà composer depuis 541 jours sans nouveau gouvernement. La Région fait ainsi mieux – ou plutôt moins bien – que le record qui précédait le gouvernement Di Rupo.
  • Entre-temps, aucune solution n’est en vue à Bruxelles.
  • De nouveaux pourparlers ont lieu des deux côtés de la frontière linguistique dans l’espoir de trouver une majorité alternative viable.

Le chiffre 541 est gravé dans la mémoire collective belge. Après les élections fédérales du 13 juin 2010, il a fallu exactement autant de jours avant qu’Elio Di Rupo puisse prêter serment en tant que Premier ministre. Pendant cette interminable période, le gouvernement Leterme II est resté en place comme une équipe infatigable chargée des affaires courantes, tandis qu’une succession d’informateurs, de préformateurs et de médiateurs royaux se succédaient.

Ce record semblait imbattable à l’époque, mais la politique bruxelloise prouve aujourd’hui le contraire. Le compteur affiche désormais 542 jours. Officiellement, cela ne compte pas comme un record mondial, car le Guinness World Records ne prend en compte que les formations gouvernementales dans les États souverains. Pour la même raison, les 729 jours qu’il a fallu à l’Irlande du Nord ne comptent pas.

Situation financière

La Belgique reste donc détentrice du record mondial, même si la symbolique est très douloureuse pour Bruxelles. Alors que les négociateurs tournent en rond, le budget bruxellois est dans le rouge. Les marchés financiers font pression et exigent des réformes structurelles et des économies.

Cependant, un gouvernement en affaires courantes n’a pas le pouvoir de mettre en œuvre ces changements de cap drastiques. L’absence d’accord commence donc à hypothéquer la prospérité de la région.

Cafés discrets

Malgré l’impasse totale, les discussions se poursuivent en coulisses, dans l’espoir de débloquer la situation. Du côté flamand, la formatrice Elke Van den Brandt (Groen) se pose en médiatrice. Elle a annoncé qu’elle recevrait individuellement tous les partis néerlandophones, à l’exception du Vlaams Belang.

La stratégie de Van den Brandt semble être celle d’une diplomatie discrète : « Tout se passe bien et en toute discrétion », a-t-elle déclaré le week-end dernier à VRT NWS. Des discussions ont déjà eu lieu vendredi dernier et ces consultations se poursuivront en début de semaine.

Puzzle francophone

De l’autre côté de la frontière linguistique, la situation est tout aussi complexe. Vendredi soir, une réunion remarquable a eu lieu à l’initiative du PS. Les socialistes ont invité Ecolo, DéFI et Les Engagés. La présence des Engagés était particulièrement remarquée. Les chrétiens-démocrates gouvernent au niveau wallon et fédéral avec le MR libéral, mais dans le contexte bruxellois, l’amour semble s’être refroidi. Des questions se posent quant à l’attitude constructive des libéraux francophones dans la capitale.

Selon des sources proches de L’Echo et Bruzz, le PS souhaitait surtout montrer lors de cette réunion qu’il était prêt à se serrer la ceinture et à accepter les économies nécessaires. L’ambiance a été qualifiée de « constructive », mais mathématiquement, cela reste un cauchemar. Les quatre partis (PS, Ecolo, DéFI et Les Engagés) ne totalisent ensemble que 36 des 72 sièges de la communauté française.

Pour obtenir une majorité viable, ils auraient besoin du soutien d’au moins un député indépendant. Ce n’est pas impossible en soi, car plusieurs politiciens bruxellois ont déjà changé de camp ces derniers mois, mais cela reste une base fragile pour un gouvernement qui a une tâche très difficile à accomplir. De plus, cette majorité francophone devra également s’entendre avec la coalition qui pourrait être formée du côté néerlandophone.

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