Boudé par l’Europe, l’or russe se trouve d’autres débouchés

L’or russe quitte encore le pays, deuxième producteur au monde de lingots, en majorité vers les marchés asiatiques. Mais les volumes exportés sont sans commune mesure avec ce que le pays offrait avant la guerre.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, et encore plus depuis que les pays du Groupe des Sept et l’Union européenne ont interdit les importations d’or russe, Moscou ne savait plus quoi faire d’un stock de métal doré qui s’accumule. Mais la soif d’or est trop grande dans le monde pour que le deuxième plus grand producteur mondial (après la Chine) se retrouve absolument privé de débouchés.

La Chine, le golfe et la Turquie avides de lingots

  • Selon la Banque de Russie, le pays détenait 74,9 millions d’onces d’or, soit quelque 2,330 tonnes, à la fin du mois de février. Chaque année, le pays extrait l’équivalent de 20 milliards de dollars en lingots. Son principal débouché traditionnel était Londres, mais depuis, le marché s’est redirigé vers l’Asie.
  • Entre mars et août 2022, selon les données douanières d’ImportGenius, la filière russe de l’or s’est trouvée de nouveaux débouchés dans des pays ne lui imposant pas de sanctions.
  • Parmi ceux-ci, on peut citer les Émirats arabes unis, qui ont attiré l’équivalent de 500 millions de dollars en or russe. L’entreprise hongkongaise VPower Finance Security a transporté, à elle seule, l’équivalent de 300 millions de dollars vers les marchés chinois selon Bloomberg.
  • Troisième nouveau grand acteur : la Turquie, qui a vu passer 305 millions de dollars d’or russe par son aéroport d’Istanbul au cours des six derniers mois, selon les données d’ImportGenius, reprises par Business Insider.

Le média économique rappelle toutefois que, si ces chiffres semblent faramineux, nous sommes bien loin de ce que la Russie écoulait sur le marché mondial avant l’invasion de l’Ukraine. Sur les deux premiers mois de 2022, JPMorgan enregistrait, seul, des livraisons d’or russe d’une valeur de 1,2 milliard de dollars. Les sanctions à l’encontre de la Russie ne sont donc pas étanches, pour les exportations du pays, mais les volumes de ces dernières ont quand même drastiquement diminué en un temps record.

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