L’Agence internationale de l’énergie (IEA) a annoncé mardi que le marché du pétrole est susceptible de connaître un excédent dès le premier semestre de l’année 2024. Ce malgré les prolongations des coupures de production par l’Arabie saoudite, qui ont contribué à la restriction des approvisionnements cette année.
Bonne nouvelle pour votre portefeuille ? Le marché du pétrole devrait redevenir excédentaire début 2024
Pourquoi est-ce important ?
Un marché du pétrole excédentaire est généralement une bonne nouvelle pour le portefeuille des consommateurs. Dans un tel scénario, les prix du pétrole ont tendance à baisser, car les fournisseurs cherchent à écouler leur surplus de production. Cette baisse des prix se répercute souvent sur les coûts de l'énergie, comme ceux de l'essence et du chauffage, moins onéreux pour les consommateurs.« Moins » de demande…
Dans l’actu : L’offre de pétrole devrait dépasser la demande à partir du premier semestre 2024.
- Un ralentissement global de la croissance économique est en cours, ce qui devrait réduire à long terme la demande en pétrole.
- La consommation de pétrole n’augmentera que de 930.000 barils par jour l’année prochaine, prévoit l’IEA.
- L’Agence tablait précédemment sur une augmentation de la demande de 1 million de bpj supplémentaires en 2024.
- L’augmentation prévue est moins de la moitié de celle projetée par l’OPEP, de 2,25 millions de bpj en 2024.
- L’Agence note toutefois que « la demande mondiale de pétrole continue de dépasser les attentes » actuellement.
- La demande mondiale de pétrole augmentera de 2,4 millions de barils par jour cette année et devrait atteindre une moyenne annuelle record de 102 millions de barils par jour. C’est un peu plus que prévu le mois dernier.
- La faute notamment à la Chine, plus gourmande que prévu (qui compte pour 75% de l’augmentation de la demande).
…Et plus d’offre sur le marché du pétrole
Il y a une hausse significative de l’offre de pétrole sur le marché.
- L’offre hors OPEP a augmenté de 400.000 barils par jour au quatrième trimestre, selon Bloomberg. En cause, notamment : « la croissance de la production aux États-Unis et au Brésil a dépassé les prévisions », indique l’IEA.
- Sur la même période, le déficit mondial de pétrole serait environ 30% inférieur aux prévisions précédentes de l’IEA, à environ 900.000 barils par jour.
- Contre 1,2 million de bpj lors des prévisions d’août dernier, avec à l’époque « un risque de faire encore monter les prix ».
Résultat : Ces facteurs combinés devraient freiner ou même inverser la récente baisse des stocks de pétrole observée depuis l’été. L’Arabie Saoudite, un acteur majeur au sein du groupe OPEP+, a joué un rôle clé en réduisant drastiquement sa production de pétrole.
- À noter ici : « (Même) si l’Arabie saoudite maintenait sa réduction jusqu’au premier trimestre, nos bilans suggèrent que le marché pourrait encore enregistrer un léger excédent », a déclaré l’IEA.
Fin de tempête pour le marché du pétrole ?
Zoom avant : Les prévisions de l’IEA sont à la fois une bonne nouvelle pour le portefeuille des consommateurs…
- Un excédent d’offre tend généralement à faire baisser les prix du pétrole. Ce qui se ressent déjà un peu : les prix sont tombés brièvement sous les 80 dollars le baril à Londres la semaine dernière, atteignant leur plus bas niveau en trois mois.
- L’IEA prévient toutefois que malgré les tendances actuelles, les prix pourraient continuer à fluctuer de manière imprévisible. La faute au conflit en cours entre Israël et Gaza.
Zoom arrière : …Et une bonne nouvelle pour la lutte contre le réchauffement climatique.
- Un ralentissement de la demande de pétrole suggère une réduction de la dépendance mondiale aux combustibles fossiles, principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre.
- Cela indique aussi que l’on se tourne davantage vers les sources d’énergies renouvelables, qui prennent bien le pas sur le pétrole.
