Le nouveau bon d’État ne sera probablement pas une formule à court terme, sur un an. Pas de concurrence supplémentaire vis-à-vis des comptes d’épargne des banques, donc.
- Le kern se réunira demain pour discuter du nouveau bon d’État. Normalement, c’est une pratique courante : le gouvernement fédéral en émet quatre fois par an. Mais lors de l’émission précédente, le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) avait réussi à faire de ce bon d’État un véritable outil de campagne pour concurrencer les banques sur le compte d’épargne classique.
- Le ministre a misé sur une durée extrêmement courte (un an) assortie d’un taux d’intérêt intéressant. Et surtout sur une réduction des impôts à payer sur les bénéfices, le fameux « précompte mobilier ». Ainsi, Van Peteghem a finalement pu proposer un rendement net de 2,81%. Et cela a effectivement déplacé de l’argent : environ 8 milliards d’euros étaient nécessaires au gouvernement, mais il en a récolté 22 d’un seul coup. Ils provenaient en grande partie des comptes d’épargne.
- La réaction a été aussi positive qu’immédiate : Van Peteghem, qui avait auparavant eu une carrière plutôt grise en tant que ministre, a progressé considérablement dans les sondages. Un nouveau bon d’État, annoncé la semaine dernière par le ministre, a immédiatement suscité un débat en interne au sein de la Vivaldi.
- Car à gauche, les Verts et les socialistes sont agacés par le « cadeau fiscal » qui a été fait à travers la réduction du précompte mobilier. Les chiffres des banques ont montré que ce sont surtout les plus riches, ceux qui possèdent plus de 250.000 euros, qui ont souscrit en masse aux bons d’État.
- Cela aurait eu beaucoup moins d’effet auprès des petits épargnants. Ce qu’on réfute du côté du CD&V : s’il y a eu tant de souscriptions, ce ne serait certainement pas seulement du fait des plus riches, mais aussi de presque toute la classe moyenne.
- Mais pour les Socialistes et les Verts, ce n’est pas une opération qui mérite d’être répétée. Groen et Vooruit l’ont déjà dit au Parlement. Ils souhaitent avant tout un véritable cadre juridique pour faire pression sur les banques afin qu’elles fournissent un rendement minimum obligatoire par rapport aux taux pratiqués par la BCE. Mais cela ne plaît pas du tout aux libéraux et au CD&V au sein de la coalition.
- A droite, on n’est pas non plus très enthousiasmé par un nouveau bon d’État similaire. Le MR a déjà subtilement souligné que le « coup » de Van Peteghem avait causé des problèmes à un certain nombre de petites caisses d’épargne. Et beaucoup trop d’argent a été collecté.
- Mais l’argument le plus important, pour le kern, émane de l’Agence de la dette. Elle qui doit évaluer les bons d’État a indiqué que le court terme n’était pas la meilleure option cette fois-ci. Il semble donc que cela soit difficile à mettre en œuvre pour Van Peteghem, quels que soient les arguments idéologiques de ses partenaires de coalition.
Selon toute vraisemblance, les prochains bons d’État seront moins attractifs, tant sur le plan budgétaire qu’en termes de durée.
(OD)