La Chine est en train de déployer un vaste réseau de caméras de surveillance. Il y a deux ans, 176 millions de caméras de sécurité publiques et privées savec reconnaissance faciale ont été installées en Chine. D’ici 2020, l’Etat chinois devrait compter 450 millions d’exemplaires, indique un rapport du cabinet d’études IHS Markit.
La Chine est en train de devenir le plus grand marché de vidéo-surveillance au monde.
« L’apprentissage en profondeur (deep learning) est en train de révolutionner l’industrie chinoise de la vidéo-surveillance. La demande chinoise croît rapidement et constituera le moteur de croissance futur du marché », explique dans le Washington Post Monica Wang, senior analyst experte en vidéo-surveillance chez IHS Markit.
En Chine, les caméras et scanners qui enregistrent le visage et les mouvements des personnes sont légions. La reconnaissance facial devient une caractéristique de la vie quotidienne des Chinois. Cette technologie est utilisée par les autorités dans les rues, les gares, les stations de métro, les aéroports, les postes frontaliers, etc. Il s’agit d’une vaste expérience d’ingénierie sociale. L’objectif est d’influencer les comportement et d’identifier les contrevenants, explique le Wall Street Journal.
La vidéo-surveillance en Chine représenterait déjà 46% du marché mondial de ce secteur. Au cours de la dernière décennie, le secteur a connu une croissance annuelle moyenne de 13,3%. Pour les cinq prochaines années, on s’attend à une croissance moyenne à deux chiffres, indique le journal Le Temps.
Piétons et toilettes publiques
Le marché est stimulé par les projets de sécurité du gouvernement chinois et les ambitions du pays de devenir un leader mondial de l’intelligence artificielle.
Avec une série de plans pluriannuels, le gouvernement chinois a réalisé des investissements importants dans la sécurité publique au cours de la dernière décennie, explique Jackie Zhang, analyste chez IHS Markit. Au début de ce siècle, les premières caméras sont apparues sur la place Tiananmen à Pékin. Ensuite, plusieurs décisions politiques ont mené à la surveillance des lieux publics.
Depuis lors, la technologie de reconnaissance faciale a été déployée le long des principales artères routières ou dans les zones à risque comme le Tibet. Les principales entreprises et industries ainsi que les universités sont également désormais protégées par des dispositifs de surveillance.
Les caméras de sécurité chinoises deviennent également de plus en plus intelligentes, explique Le Temps. Les technologies d’apprentissage en profondeur nécessitent une quantité immense de données afin de définir des algorithmes précis. La Chine est l’endroit où l’on trouve le plus de données de ce genre au monde.
En 2018, la Chine représentera les trois quarts du marché de la vidéo-surveillance avec apprentissage en profondeur. Dans le pays, les institutions et lieux publics emploient la reconnaissance faciale. Les banques, les aéroports, les hôtels et même les toilettes publiques essaient tous de vérifier l’identité des gens en analysant leurs visages.
Cette technologie est utilisée, par exemple, dans des villes comme Shenzhen ou Shanghai, où les noms et les photos des piétons ayant ignoré les feux rouges aux passages pour piétons sont publiés sur des panneaux d’affichage publics. En outre, pour résoudre le vol endémique de papier hygiénique dans les toilettes publiques, les autorités utilisent également la reconnaissance faciale. Par exemple, au parc du Temple du Ciel à Beijing, 6 distributeurs de papier-toilette à reconnaissance faciale ont été installés.Les États-Unis, avec environ 62 millions de caméras de surveillance recensées en 2016, ont un taux de pénétration par habitant plus élevé que la Chine. Cependant, ce rapport risque d’évoluer très rapidement, ajoutent encore les experts.