Cette semaine, les services de renseignement américain ont établi que Vladimir Poutine s’est immiscé dans l’élection présidentielle de 2020 en vue de nuire à Joe Biden. Une manœuvre qui a provoqué le courroux du président des États-Unis. Celui-ci n’a pas mâché ses mots à l’égard de son homologue russe.
Ce mardi, la Communauté du renseignement des États-Unis a publié son rapport concernant les ingérences étrangères lors de l’élection présidentielle de l’an dernier. D’après elle, la Chine a envisagé d’interférer dans le processus, mais elle s’est finalement abstenue. En revanche, la Russie et l’Iran s’en sont bien mêlés.
‘Nous évaluons que le président russe Poutine a autorisé, et qu’une série d’organisations gouvernementales russes ont mené, des opérations d’influence visant à dénigrer la candidature du président Biden et du Parti démocrate, à soutenir l’ancien président Trump, à saper la confiance du public dans le processus électoral et à exacerber les divisions sociopolitiques aux États-Unis’, indique le rapport déclassifié publié par le Bureau du directeur du renseignement national.
Toutefois, le renseignement américain indique que, contrairement à l’élection de 2016, Moscou n’a pas tenté d’attaqyer l’infrastructure électorale américaine.
L’Iran aurait quant à lui mené une ‘campagne d’influence secrète à plusieurs volets visant à saper les chances de réélection de l’ancien président Trump – sans toutefois promouvoir directement ses rivaux – à saper la confiance du public dans le processus électoral et les institutions américaines, ainsi qu’à semer la division et à exacerber les tensions sociétales aux États-Unis’, indique le document.
Les menaces de Biden
Au lendemain de ces révélations, ABC News a dévoilé une interview préenregistrée de Joe Biden. ‘Le président Poutine a autorisé des opérations pendant l’élection pour vous dénigrer, soutenir le président Trump, saper nos élections, diviser notre société. Quel prix doit-il payer ?’, a demandé le journaliste au président américain.
‘Il va payer un prix’, a répondu Biden. ‘Nous avons eu une longue discussion, lui et moi’, a-t-il ajouté, faisant référence à son appel téléphonique du 26 janvier avec le dirigeant russe. ‘Je le connais relativement bien. Et lorsque notre conversation a commencé, j’ai dit : « Je vous connais et vous me connaissez ». Si j’établis que cela s’est produit, alors tenez-vous prêt »‘.
Au cours de l’interview, Biden a rappelé qu’il avait dit à Poutine, les yeux dans les yeux, que ce dernier ‘n’avait pas d’âme’. ‘Nous nous comprenons’, lui aurait répondu le président russe, lors d’un échange remontant à de nombreuses années.
Biden a également été interrogé sur les pratiques de Poutine envers ses opposants, et notamment envers Alexeï Navalny. Quand le journaliste lui a demandé s’il pensait que le président russe était un tueur, le président américain a répondu, après une courte hésitation: ‘Je pense que oui’. ‘Vous verrez bientôt le prix qu’il va payer’, a-t-il ajouté.
Enfin, Biden a rappelé qu’il y avait certains domaines dans lesquels Américains et Russes avaient un ‘intérêt commun de travailler ensemble’. ‘C’est pourquoi j’ai renouvelé l’accord START avec lui (le traité de non-prolifération nucléaire entre les États-Unis et la Russie, ndlr). C’est en grande partie dans l’intérêt de l’humanité, que nous diminuions la perspective d’un échange nucléaire’, a déclaré le président américain.