Pour la deuxième fois en une semaine, des documents secrets ont été découverts dans un lieu où le président américain Biden a passé du temps en tant que vice-président. Les républicains y voient une occasion en or de se venger de l’agitation qui a suivi le départ de Trump de la Maison Blanche. L’an dernier, dans la maison de l’ex-président Trump, le FBI a trouvé des centaines de « documents classifiés ».
Après Trump, Biden ? L’enquête sur les documents secrets retrouvés dans sa résidence privée est reprise par un procureur spécial

Pourquoi est-ce important ?
Trump ne semble pas être le seul à conserver des documents secrets dans sa résidence privée. Joe Biden semble lui aussi avoir laissé traîner de tels papiers (datant de l'époque où il était vice-président) dans des endroits où ils n'ont pas leur place. Le procureur général Merrick Garland a nommé un procureur spécial chargé de reprendre l'enquête sur cet éventuel mauvais traitement de documents classifiés par l'actuel président. Mais lorsque l'honneur des Biden est en jeu, ceux-ci peuvent toujours compter sur la coopération d'une presse bienveillante.Pourquoi l’information ne sort-elle que maintenant ?
Dans l’actu : des documents secrets ont été retrouvés dans deux endroits différents où Joe Biden a passé du temps en tant que vice-président de Barack Obama. La loi américaine exige que les documents gouvernementaux secrets soient apportés aux Archives nationales immédiatement après la fin d’un mandat.
- On ne sait pas encore combien de documents sont concernés et quel est leur niveau de classification.
- La première série de documents a été découverte le 2 novembre, six jours avant les élections de mi-mandat. Il est étrange que l’affaire ne fasse parler d’elle que maintenant.
- Biden tient à se démarquer de la manière dont l’ancien président Trump a géré un scandale similaire. Il dit que ses avocats, – contrairement à ceux de son successeur – suivent le protocole. Ils rendent immédiatement tout aux Archives nationales.
- Pourtant, jeudi, le procureur général Merrick Garland a décidé de nommer un procureur spécial pour reprendre l’enquête sur le possible mauvais traitement de documents classifiés par Biden.
- Le fait que Biden ait réagi très vivement lorsque les documents ont été trouvés à la résidence Mar-a-Lago de Trump se retourne maintenant contre lui.
Les démocrates peuvent toujours compter sur une presse bienveillante
Une vérité dérangeante : les républicains en sont convaincus : une fois de plus, ils obtiennent la confirmation que Biden trouve dans la presse grand public une fidèle complice.
- Peu avant les élections de novembre 2020, le New York Post avait pu mettre la main sur l’ordinateur portable de Hunter Biden, le deuxième fils du président. Elle contenait une grande quantité d’informations douteuses.
- Mais le FBI et d’autres agences gouvernementales sont intervenus. La presse grand public a été avertie « qu’il était plus que probable » qu’il s’agisse de « fake news ». Les Russes auraient « voulu influencer l’élection présidentielle ».
- L’affaire est restée largement sous les radars. Jusqu’à la fin de l’année dernière, lorsque les « Twitter Files » ont révélé dans quelle mesure les agences gouvernementales s’étaient effectivement entendues pour empêcher la diffusion de ces informations.
- Le New York Times a publié jeudi un article détaillé sur cette affaire. L’implication potentielle de Joe Biden y est minimisée comme jamais.
- Le New York Post, dans un éditorial cinglant, adresse une critique à ses confrères :

« Oui en effet, Hunter, accro à la drogue, a profité du nom de son père et a conclu des accords dans des endroits où le vice-président avait de l’influence, comme la Chine et l’Ukraine. […] Cette ‘histoire’ ne sera pas contredite simplement parce que les alliés de Joe Biden le font. Les Républicains vont maintenant ouvrir une enquête et obliger les témoins – y compris peut-être Hunter Biden – à répondre aux questions sous serment. Selon le ‘Times’, il s’agit d’une ‘histoire trouble ». Eh bien, démêlons tout ça. »
Le New York post, dans un éditorial en ligne.
Le procureur général apporte une solution rapide
Et maintenant ? Un groupe de républicains du Congrès affirme désormais disposer de preuves financières reliant le président Biden aux transactions commerciales de son fils en Chine et en Ukraine. Biden nie.
- Un procureur nommé par Trump enquête sur cette affaire. Il cherche à savoir s’il existe des preuves suffisantes pour traduire Hunter Biden en justice. Une décision à ce sujet est attendue prochainement.
- Quelle que soit la décision de ce procureur, les républicains veulent utiliser leur majorité à la Chambre des représentants pour élargir l’enquête sur Hunter Biden et nuire à son père dans la course à une éventuelle réélection en 2024.
Ce n’est pas rien. Pendant son mandat, l’ancien président américain Donald Trump avait tenté de faire pression sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour qu’il lance une enquête sur les Biden, ce qui avait finalement provoqué la première procédure de destitution de Trump.
- Plusieurs députés républicains demandent également la nomination d’un procureur spécial et la mise en accusation du président.
(OD)