Huawei a débuté ce matin un événement de 4 jours sur les solutions technologiques à la crise du Coronavirus et sur la relance économique. Mais certains pensent qu’ils s’agit plutôt d’une campagne de promotion pour la technologie 5G de la firme chinoise.
Près de 30 invités, provenant de diverses entreprises de télécom à travers le monde, sont invités à s’exprimer sur les grands enjeux technologiques de la crise du coronavirus. Toutefois, il s’agit de conférenciers choisis spécialement par Huawei, en pleine crise de confiance. Après les États-Unis et le Royaume-Uni, de nombreux pays occidentaux réfléchissent à bannir ses équipements pour leur 5G. Si le géant chinois veut maintenir son rythme de croissance, il doit absolument éviter de perdre de nouveaux investisseurs. Et il est presque certain que l’entreprise va profiter de cette conférence pour renforcer son image.
Et la première conférence de ce matin ne laisse aucun doute à ce sujet puisque c’est le président tournant, Guo Ping, en personne qui a ouvert ce sommet. Son commentaire montre la volonté de Huawei de fidéliser ses clients 4G pour qu’ils passent à un réseau 5G de la marque. ‘Les opérateurs doivent tirer le meilleur parti des réseaux 4G existants et les intégrer aux nouveaux réseaux 5G grâce à une coordination et une planification précise’, explique-t-il. Guo Ping précise en outre que 1.500 réseaux ont été installés par Huawei dans 170 pays et régions.
Réaction aux interdictions
Sans les citer, le président tournant a commenté les décisions de plusieurs pays d’interdire les produits Huawei dans le développement de la 5G. ‘Les opérateurs doivent donner la priorité à l’expérience utilisateur et dépenser de l’argent là où cela est le plus nécessaire pour maximiser la valeur des réseaux existants’, a-t-il déclaré en prélude de son exposé. Il fait ainsi écho aux opérateurs britanniques dont les réseaux sont en grande partie construits grâce à des kits d’Huawei, mais qui vont devoir tout remplacer durant les 7 prochaines années.
Outre la question de la 5G, Huawei doit gérer le problème des puces et processeurs américains. L’usine Taiwan Semiconductor Manufacturing Co qui produit ces pièces indispensables pour presque tous les produits de la firme chinoise ne prend plus de commande depuis le 15 mai et doit faire sa dernière livraison avant le 14 septembre, selon les nouvelles restrictions des États-Unis. Après cela, Huawei devra se débrouiller seul pour produire ses propres puces. Mais pour le président tournant, même si la situation est difficile, la croissance est toujours possible. Et pour cela, il promet ‘d’investir massivement dans de R&D’.