Avec le Brexit, le Royaume-Uni perdra plus que l’UE

Au fil du temps, et de l’accumulation des rapportstentant d’évaluer l’impact du Brexit, il devient de plus en plus clair que laGrande-Bretagne y perdra plus que l’UE. Cette dernière se trouve donc dans une bienplus confortable situation pour les négociations.

Unrapport récent, commandé par le gouvernement britannique, indique que laconclusion d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne se traduirait parune perte de 4,8% de croissance sur les 15 prochaines années pour leRoyaume-Uni. En effet, pour compenser le manque à gagner de croissance lié auBrexit, le pays sera contraint d’emprunter55 milliards de livres sterling (environ 62 milliards d’euros) d’ici 2033.La charge de la dette correspondante annulera le bénéfice de la suppression dupaiement des subventions européennes.

En janvier, le cabinet Oxford Economics avait calculéque d’ici 2020, le coût lié au Brexit serait de 112 milliards d’euros pour l’UnionEuropéenne, et de 125 milliards de livres pour le Royaume-Uni.

Le coût « bureaucratique »

Lundi, le cabinet de consultants américain OliverWyman  et le cabinet juridique britannique Clifford Chance ont publié unenouvelle estimation des coûts « bureaucratiques » du Brexit dans le cas du scénariod’un « no deal », c’est-à-dire, dans le cas où le Royaume-Uni neparviendrait pas à conclure un accord avec l’Union européenne, et devrait s’en tenir auxrègles de l’Organisation Mondiale pour le Commerce.

Il conclut que le coûtannuel de ce changement se monterait à 27 milliards de livres (environ 30milliards d’euros) pour les exportateurs du Royaume-Uni et à 31 milliards delivres (environ 35 milliards d’euro) pour ceux de l’Union européenne. Celacorrespond à une perte de 0,4 % du PIB annuel de l’UE, contre 1,5 % pour le Royaume-Uni.

Les PME plus vulnérables

L’Allemagne concentrerait à elle seule 70 % de cespertes, en raison de ses exportations industrielles, en particulier automobiles.Au sein de l’Union européenne, 5 secteurs seraient les plus touchés: l’automobile,l’agroalimentaire, l’industrie, la chimie et les biens de consommation. Àeux seuls, ils totaliseraient 70 % des coûts. Or, ce sont des secteurs où l’ontrouve souvent de très grosses entreprises, plus à même de réorienter leurstratégie pour s’accommoder à ces changements.

Des négociations étendues dans le temps leur donnerontla possibilité de s’adapter, ce qui explique sans doute pourquoi l’Union européennene semble pas pressée de finaliser un accord. En revanche, lespetites entreprises seront moins aptes à y faire face.

« Brexit means Brexit »

Selon le rapport, la conclusion d’un accord commercialtrès proche de celui qui existe actuellement réduirait sensiblement les coûtspour les 2 parties. Mais « Brexitmeans brexit« , comme l’a déclaré Teresa May en 2016, indiquant clairementque le Royaume-Uni souhaite une véritable rupture, ce qui implique qu’il esttrès probable que le divorce sera très douloureux financièrement pour les 2 protagonistes.Récemment, le parti conservateur britannique a répété que le Royaume-Uniquitterait le marché unique et l’union douanière lorsque le Brexit seraeffectif l’année prochaine.

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