Grâce à des températures agréables, nous avons consommé moins d’énergie que prévu ces dernières semaines. Un hiver rigoureux pourrait par contre faire grimper notre consommation d’énergie, ce qui entraînerait une hausse des factures. Mais le Copernicus Climate Change Service de l’Union européenne estime qu’il y a plus de chances qu’on connaisse un hiver doux.
Après un automne doux, pourrons-nous aussi profiter d’un hiver clément pour réduire les factures d’énergie ?
Pourquoi est-ce important ?
La guerre en Ukraine a fait monter en flèche les prix de l'énergie. Mais l'automne très doux et les stocks de gaz plein ont depuis calmé un peu la flambée des prix, à défaut des factures, dont le montant met dans la plupart des cas plusieurs mois pour s'adapter. Le danger, c'est que les prix repartent entretemps à la hausse à l'approche de l'hiver. À moins que ce dernier soit clément.L’actualité : Selon le service Copernicus sur le changement climatique, les températures devraient être supérieures à la normale cet hiver.
- Les scientifiques de Copernicus ont indiqué hier dans leurs prévisions saisonnières que les zones côtières de la Baltique, de la Méditerranée et de la mer du Nord connaîtront sans doute des températures supérieures aux moyennes historiques.
- Il y a 50 à 60 % de chances que les températures dans une grande partie du Royaume-Uni et de l’Europe centrale et méridionale soient bien supérieures aux normes historiques.
- Les températures plus élevées feront baisser la demande d’énergie, ce qui pourrait permettre d’éviter une hausse soudaine des prix du gaz et de l’électricité cet hiver.
- « Comme la plupart des modèles météorologiques prévoient des conditions relativement douces pour le reste de l’année 2022, il est probable qu’il y aura suffisamment de gaz pour répondre à la demande, même avec un démarrage froid en 2023 », révélait précédemment Eurasia Group, un cabinet de conseil en risques politiques.
- Il y a aussi de moins bonnes nouvelles : dans une grande partie de la France et de l’Allemagne, la probabilité de précipitations au cours des trois prochains mois est inférieure de 40 à 50 % à la moyenne. Le manque de pluie et de neige pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les sols, le transport fluvial et les centrales hydroélectriques.
La situation actuelle : après une forte hausse entamée au début de l’année, les prix de l’énergie ont baissé ces dernières semaines.
- Le prix du gaz en Europe avait atteint jusqu’à 350 euros par mégawattheure en août. Entre-temps, il est tombé à un peu plus de 110 euros.
- Cette baisse est due en partie à un automne chaud et au fait que les stocks de gaz européens sont pratiquement pleins.
Attention : nous devons rester encore prudents dans notre consommation d’énergie.
- L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a averti dans un rapport publié au début du mois que les pays européens auront plus de mal à remplir leurs réserves de gaz l’année prochaine.
- Les calculs de l’agence montrent que l’Europe pourrait être confrontée à un déficit de 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel au cours de l’été 2023, une période clé pour le remplissage des stocks de l’hiver prochain.
- L’agence fait notamment référence à une relance potentielle de l’économie chinoise, qui pourrait fortement augmenter la demande de gaz naturel liquéfié (GNL). En conséquence, il y aura moins de gaz liquide disponible pour les États membres de l’UE. Alors que nous en sommes désormais beaucoup plus dépendants.
BL