Au Venezuela, le poids corporel est un meilleur indicateur de la situation économique que le PIB

Plus de 60% des Vénézuéliens se sont couchés affamés au cours des derniers mois parce qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour acheter de la nourriture. C’est ce que montre par une enquête menée par Encovi sur les conditions de vie dans le pays.

L’enquête a été réalisée par 3 universités, et 6 500 familles au total ont été interrogées.

9 Vénézuéliens sur 10 ne peuvent pas se permettre 3 repas

Comme le gouvernement du président Nicolas Maduro n’a pas communiqué de chiffres fiables sur l’inflation, l’évolution du PIB ou le pouvoir d’achat au cours de ces dernières années, ce sont les étagères vides des supermarchés qui donnent la meilleure idée de l’ampleur de la pénurie alimentaire et de la crise dans le pays. Les chiffres de l’enquête, qui est menée chaque trimestre depuis 2014, sont sans appel :

  • 80 % des familles éprouvent des difficultés pour acheter de la nourriture, faute d’argent ou parce qu’il n’y a pas de nourriture disponible.
  • 8,2 millions des 32 millions de Vénézuéliens ne mangent qu’une ou deux fois par jour et mangent tout de même des aliments de mauvaise qualité
  • 9 Vénézuéliens sur 10 ne peuvent pas se permettre trois repas par jour.
  • 60 % des Vénézuéliens ont perdu plus de 11 kilos de poids corporel en 2017, alors qu’ils avaient déjà perdu 8 kilos l’année précédente.

Aucun pays au monde ne possède de plus grandes réserves de pétrole prouvées que le Venezuela

La situation dans le pays est donc désespérée, en dépit du fait que le pays possède les plus grandes réserves de pétrole prouvées au monde. Comme le gouvernement n’a fait qu’imprimer de l’argent au cours des dernières années, le taux d’inflation pourrait atteindre 1 000 000 % selon le FMI en 2018. Le pays lui-même n’a pas publié de chiffres sur l’inflation depuis deux ans. Ajoutez à cela la famine et l’exode massif des Vénézuéliens, qui causent désormais des problèmes dans les pays voisins et une agitation sociale croissante.

© EPA

Il n’y a pas de plan de relance

Maduro et sa clique militaire – qui vole le pays depuis des années – ont maintenant lancé un « plan économique révolutionnaire » qui ne pourra convaincre aucun Venezuelien, ni les marchés financiers. Le plan consiste en une dévaluation de la monnaie propre de 95%, une augmentation des impôts, une multiplication par 35 du salaire minimum et une augmentation des tarifs de transport. En outre, la population pourra échanger son épargne contre des pièces d’or et 25 produits alimentaires seront vendus à prix fixe.

Le Venezuela : un État en faillite

La crise vénézuélienne peut donc être résumée en quelques mots. Dans le pays où les réserves de pétrole prouvées sont les plus importantes au monde, les gens meurent de faim. Entretemps, le Venezuela est devenu  un “État en faillite” :

“C’est un pays qui se targuait d’être un paradis tropical autrefois. Puis il est devenu un paradis socialiste, où le prédécesseur de Maduro, Hugo Chavez, redistribuait les importantes recettes pétrolières vénézuéliennes pour éradiquer la pauvreté et favoriser l’alphabétisation. Tout cela a échoué de manière spectaculaire, et aujourd’hui le Venezuela est un paradis perdu”.

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