Asos introduit des frais de retour au Royaume-Uni, soulevant des questions sur la durabilité du commerce en ligne


Principaux renseignements

  • Asos a introduit des frais de retour pour les clients qui reviennent fréquemment afin de remédier aux niveaux insoutenables de retours.
  • Le secteur des achats en ligne au Royaume-Uni génère 4,8 fois plus de déchets d’emballage que les achats hors ligne, ce qui souligne la nécessité d’adopter des pratiques durables dans le secteur.
  • Les experts du commerce de détail suggèrent que les acheteurs pourraient revenir aux magasins physiques en raison des préoccupations croissantes concernant l’impact environnemental et l’introduction de frais de retour par des détaillants tels qu’Asos.

Asos, à l’instar d’autres détaillants en ligne, a mis en place des frais de retour pour les personnes qui retournent fréquemment leurs articles, citant les niveaux insoutenables de certains clients. Cette mesure coïncide avec les préoccupations croissantes concernant l’impact environnemental des achats en ligne, qui génèrent beaucoup plus de déchets d’emballage que la vente au détail traditionnelle.

Des études indiquent que les achats en ligne peuvent générer 4,8 fois plus de déchets d’emballage que les achats hors ligne. Des experts comme Medi Parry Williams suggèrent que cette tendance pourrait encourager les acheteurs à retourner dans les magasins physiques, ce qui pourrait profiter aux communautés locales et réduire les émissions dues au transport.

L’impact sur les consommateurs

La nouvelle politique d’Asos déduit 4,70 euros des remboursements pour les clients qui reviennent « régulièrement » et gardent moins de 47,60 euros d’articles. Les clients ayant souscrit un abonnement premium peuvent toutefois éviter ces frais s’ils conservent des articles d’une valeur d’au moins 17,85 euros. La définition d’un retour « régulier » n’est pas claire. Alors qu’Asos affirme que la plupart des clients continueront à bénéficier de retours gratuits, des politiques similaires mises en œuvre par d’autres détaillants tels que Pretty Little Thing ont suscité des réactions négatives.

Les grandes lignes

Le secteur des achats en ligne au Royaume-Uni a connu une forte croissance ces dernières années, notamment pendant la pandémie, et représente aujourd’hui 25 pour cent des ventes au détail. Cette croissance suscite des inquiétudes quant à son impact sur l’environnement, l’industrie de la mode contribuant à hauteur de 2 à 8 pour cent aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. La recherche met en évidence la contribution significative des achats en ligne aux déchets d’emballage, soulignant la nécessité d’adopter des pratiques durables dans ce secteur.

Le professeur Christian Dunn, de l’université de Bangor, souligne que les options de livraison rapide contribuent à l’augmentation des émissions de carbone en raison de la dépendance à l’égard des petits véhicules et du transport aérien. Il plaide pour des habitudes d’achat réfléchies et encourage les consommateurs à prendre en compte les implications environnementales de leurs choix.

Perspectives des étudiants

Les étudiants qui étudient la mode au Cardiff and Vale College reconnaissent l’importance de la durabilité dans l’industrie tout en reconnaissant la prévalence des achats en ligne. Certains étudiants, comme Henry Sengpiel, s’inquiètent du manque de transparence concernant le traitement des marchandises retournées et plaident en faveur de pratiques plus durables dans le secteur de la vente au détail.

Instructions d’experts

Debra Hart met en évidence les facteurs complexes qui influencent le comportement des consommateurs, reconnaissant que certains d’entre eux peuvent donner la priorité à la commodité plutôt qu’aux considérations environnementales. Elle insiste sur la responsabilité partagée entre les détaillants et les consommateurs pour promouvoir des pratiques de mode durable.

Ira et Nancy, qui préfèrent acheter des articles d’occasion à la fois en ligne et dans des magasins physiques, expriment des réserves quant à l’impact des frais de retour sur les achats impulsifs. Ils pensent que la promotion du recyclage et des tendances de la mode durable pourrait atténuer les conséquences environnementales négatives associées à la « fast fashion ».

Medi Parry Williams, experte en revitalisation du commerce de détail, reconnaît la nécessité de trouver un équilibre entre commodité et durabilité, et admet que les retours gratuits ne sont pas intrinsèquement durables. Elle prédit que si certains consommateurs acceptent les frais de retour, d’autres opteront probablement pour les magasins physiques, ce qui pourrait conduire à une résurgence du shopping dans les grandes rues et à une évolution vers des modes de consommation plus localisés.

Bien qu’Asos opère sur le marché britannique, il est tout à fait possible que les détaillants belges envisagent ou mettent en œuvre des mesures similaires à l’avenir, car les tendances en matière d’achats en ligne et de développement durable sont universelles. En Belgique, certains magasins appliquent déjà des frais de retour, en fonction du secteur et de l’entreprise, et le débat sur l’impact des achats en ligne sur l’environnement est bien vivant ici aussi.

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