L’argent qui a été collecté pour financer la restauration de la cathédrale Notre-Dame à Paris est plus que suffisant. Les dons supplémentaires ne sont donc plus nécessaires. Les donateurs potentiels feraient mieux d’investir leurs dons dans la rénovation des églises provinciales. C’est ce qu’a déclaré Guillaume Poitrinal, président de la Fondation française du patrimoine. Toutefois, les paroles de Poitrinal ont été immédiatement contredites par Michel Aupetit, archevêque de Paris. Aupetit souligne que la collecte se poursuite. Selon l’archevêque, ce serait une erreur d’y mettre fin avant que les coûts de la rénovation de la cathédrale aient été évalués.
Notre-Dame, l’un des principaux piliers touristiques de Paris, a été gravement endommagée lors d’un incendie en avril. Presque immédiatement, les campagnes de dons pour les travaux de restauration ont commencé.
Les industriels
« Près de 900 millions d’euros ont déjà été levés ou promis pour la restauration », a souligné Poitrinal. « Cela garantit des ressources suffisantes pour financer la restauration de la cathédrale. Il serait donc préférable que les autres candidats à des dons mettent leurs contributions à la disposition d’autres projets. La Fondation du Patrimoine doit prendre en charge 2 800 monuments en danger. Ce portefeuille comprend d’innombrables églises de la campagne française. »
Une grande partie des dons pour la restauration de Notre-Dame provient d’industriels français de renom. François Pinault (82 ans), PDG du groupe de luxe Kering, a promis un montant de 100 millions d’euros. Son rival Bernard Arnault (70 ans), qui dirige la holding Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH), a promis une contribution de 200 millions d’euros.
Mgr Aupetit, cependant, souligne que seulement 13,5 millions d’euros ont été reçus à ce jour pour les travaux de réparation. « Un montant de 1 milliard de dollars a été promis, mais aucune garantie n’a été donnée », a déclaré Aupetit.
L’archevêque a souligné que les promesses de dons importantes, annoncées publiquement, ne se sont pas encore matérialisées dans la réalité. Aupetit a toutefois ajouté expressément qu’en aucun cas les promesses faites ne devraient être remises en question.
Une trop grande hâte
Des soutiens financiers et matériels ont également été offerts de l’étranger. La Serbie s’est engagée à verser un million d’euros. La Grande-Bretagne et l’Italie ont également promis leur aide. Elles aimeraient envoyer des restaurateurs spécialisés et des spécialistes du patrimoine. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé qu’il fournirait de l’acier, du bois et d’autres matériaux pour la restauration de la cathédrale.
Le président français Emmanuel Macron souhaite que les travaux de restauration de la cathédrale soient achevés dans un délai de cinq ans. Il veut pouvoir ouvrir le monument à l’occasion des Jeux olympiques d’été, qui se dérouleront à Paris dans cinq ans. Une loi spéciale devrait, entre autres, contribuer à accélérer le traitement administratif des dossiers de restauration.
Cependant, tout le monde n’est pas favorable à une restauration hâtive. Dans le journal Le Figaro, près de mille deux cents spécialistes de l’art, du patrimoine et de l’architecture ont récemment appelé le président à se montrer plus patient. Les personnes impliquées notent qu’il a fallu près de deux siècles pour construire Notre-Dame. « Une période d’à peine cinq ans pour une restauration majeure semble donc irréelle. « Un tel projet doit être mené avec discernement et prudence. »
Une enquête montre que 72 % de la population française rejette également la restauration forcée.