L’arme secrète de Taïwan contre les cyberattaques chinoises : Ethereum

Taïwan va stocker ses systèmes gouvernementaux sur Ethereum pour que ceux-ci restent en ligne lors des cyberattaques chinoises.

La nation insulaire démocratique de Taïwan a fait l’objet de plusieurs cyberattaques chinoises ces derniers jours, sans doute en représailles à la visite de la politicienne américaine Nancy Pelosi sur l’île.

Pour renforcer la cybersécurité de ses systèmes, Taïwan envisage désormais une solution très inhabituelle : l’adoption de la technologie IPFS pour doter son infrastructure de systèmes d’une sauvegarde en ligne permanente.

Le InterPlanetary File System (IPFS) est une blockchain décentralisée où les données peuvent être stockées de manière permanente. Le système fonctionne sur Ethereum et est donc géré par tous les nœuds du réseau. IPFS est similaire à BitTorrent, un service d’échange de fichiers en peer-to-peer.

« Pas une seconde de blocage »

Ce plan a été conçu par le ministère taïwanais du Numérique, dirigé par la populaire ministre des Affaires numériques Audrey Tang. « S’il peut être abattu, tout, de l’Ethereum aux NFT, sera supprimé, ce qui est peu probable », a-t-elle déclaré au média d’État taïwanais CNA.

« Jusqu’à présent, il n’a pas du tout été attaqué avec succès, et il n’a jamais été bloqué pendant une seconde. Il utilise une structure Web3 qui est liée à la communauté mondiale des blockchains et au réseau mondial Web2 », a ajouté Audrey Tang.

Les cyberattaques chinoises contre Taïwan sont 23 fois plus fréquentes que le précédent record mesuré

Audrey Tang et son cabinet auraient eu l’idée d’utiliser le système IPFS après que la Russie a envahi l’Ukraine en février et lancé des cyberattaques pour endommager les infrastructures gouvernementales de Kiev.

Avant et pendant la visite de Pelosi à Taïwan, le volume total des cyberattaques contre les systèmes gouvernementaux de Taipei aurait dépassé 15,000 gigabits. Ce chiffre serait pas moins de 23 fois plus élevé que le précédent record établi par les Taïwanais.

Au cours de ces attaques, plusieurs sites web gouvernementaux, dont le bureau présidentiel, ont été pris pour cible depuis l’étranger, et certaines attaques, selon les autorités de Taipei, provenaient directement de la Chine et de la Russie.

MB

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