Les Européens gardent la coquette somme de 600 milliards d’euros en argent liquide cachée dans des chaussettes, des matelas ou simplement dans un coffre-fort. C’est ce que la Banque centrale européenne a calculé. Depuis 2009, le nombre de billets et de pièces en circulation est passé de 820 milliards d’euros à 1 260 milliards d’euros. Une augmentation de 50 %. Mais selon la BCE, près de la moitié de celle-ci est conservée chez des particuliers. 25 % sont à l’étranger, tandis que nous payons nos achats au comptant avec les 25 % restants.
Nous payons de plus en plus avec nos cartes bancaires. Entre 2013 et 2017, le nombre de transactions financières excluant l’emploi d’argent liquide est passé de 99 milliards à 134 milliards d’euros. Une augmentation de plus de 35 %.
Les champions du paiement numérique sont sans aucun doute les Norvégiens et les Suédois. Dans les deux pays, le nombre de billets en circulation a diminué de 5 % et de 12 % respectivement, selon les calculs de CapGemini. Le nombre de paiements avec un smartphone ou une carte bancaire a augmenté presque proportionnellement dans les deux pays au cours de cette période, de 10 % en Suède et 7 % en Norvège. Dans les deux pays, 90 % de toutes les transactions sont maintenant effectuées sans espèces.
Les Italiens préfèrent toujours tout payer en argent liquide
De l’autre côté du spectre, on trouve les Italiens. Chez ces derniers, à peine 13 % de toutes les transactions sont réglées par carte bancaire. Un Italien paie en moyenne 100 transactions financières par smartphone ou par carte bancaire chaque année. Un Norvégien … 600. Pour Rome, c’est un problème, et le gouvernement cherche à modifier cette culture monétaire. Par exemple, il est prévu de taxer au taux de 2 % toutes les sommes supérieures à 1 500 euros que les particuliers retirent à un guichet automatique au cours du même mois. Cela rapporterait au total 3 milliards d’euros par an au trésor public.
Néanmoins, la demande d’espèces reste élevée non seulement en Italie, mais presque partout en Europe. Cet argent liquide n’est pas nécessairement placé sur un compte bancaire, mais plutôt conservé à la maison. Il y a plusieurs raisons à cela. Bien sûr, il y a les taux d’intérêt extrêmement bas (parfois même négatifs) sur l’épargne. Mais l’incertitude économique et politique joue également un rôle.
24 % des Européens admettent conserver de l’argent chez eux. Les Slovaques se distinguent particulièrement dans ce domaine. 40 % d’entre eux gardent des espèces à la maison.