Une application vedette de l’AppStore en 2015, devenue un « must » de la Silicon Valley, a purement et simplement copiée par Apple. En 2015, Ben Erez a développé « Breathe » une application qui adressait des notifications sur le smartphone de ses utilisateurs pour leur rappeler qu’ils devaient « souffler un peu » en prenant une pause.Mais Apple a vite compris le potentiel de cette application, et un an plus tard, lorsque son CEO Tim Cook a présenté les innovations et les grandes nouveautés de la firme lors de sa Worldwide Developer Conference, on a découvert que la gamme des applications pour l’Apple Watch s’était enrichie d’une petite dernière appelée… Breathe. Comme l’application éponyme de Ben Erez, elle avait pour fonction d’adresser une notification à ses utilisateurs pour qu’ils n’oublient pas de faire une pause.Remarquablement, Erez n’avait pas du tout contribué à sa conception. Les développeurs de la firme de Cupertino s’étaient contentés de copier l’application, et leur employeur n’a même pas jugé opportun de changer son nom. Un vol pur et simple… mais parfaitement légal.En effet, une clause du developer license agreement, le contrat qui lie les développeurs d’applications qui souhaitent les proposer au téléchargement sur l’AppStore, est très claire à ce sujet :«Rien dans le présent Accord ne pourra porter atteinte au droit d’Apple pour développer, d’acquérir, d’autoriser, de commercialiser, de promouvoir ou de distribuer des produits ou des technologies qui réalisent des fonctions identiques ou similaires à celles des [Applications sous licence]. »Autrement dit, rien n’empêche la firme de s’emparer de toute application qu’un développeur proposerait à la vente sur l’AppStore.
Se faire « Sherlocker »
Et la mésaventure de Ben Erez n’était pas une première. Apple a aussi copié F.lux et l’a intégrée dans son iOS 10 sous le nom Nightshade. L’iMessage sur iOS 8 comprenait aussi différentes fonctions de WhatsApp. L’application d’Apple de partage de fichiers sans fil, AirDrop, est aussi un plagiat, celui de Bump.En fait, ces emprunts sont si fréquents, qu’il existe désormais un terme pour désigner la situation des auteurs victimes de ces plagiats : « getting Sherlocked » (se faire « Sherlocker »).A bon entendeur…