Principaux renseignements
- Apple fait appel d’un jugement britannique de 1,5 milliard de livres sterling (1,7 milliard d’euros). Le tribunal a estimé que l’entreprise avait facturé trop cher les achats effectués sur l’App Store.
- L’appel se joindra à d’autres recours collectifs contre Apple, qui réclament plus de 6 milliards de livres sterling de dédommagement.
- Si le jugement est confirmé, des millions d’utilisateurs britanniques ayant effectué des achats sur l’App Store entre 2015 et 2024 pourraient recevoir une indemnisation.
Apple conteste un jugement de 1,5 milliard de livres sterling (1,7 milliard d’euros). La société technologique a été reconnue coupable d’avoir surfacturé pendant des années des millions de clients britanniques via l’App Store. L’appel devant la Cour d’appel vise à annuler cette décision. Les militants considèrent le jugement précédent comme un tournant dans la lutte contre les entreprises technologiques dominantes.
Prise de conscience croissante
Rachael Kent, universitaire au King’s College de Londres qui a mené avec succès le procès de 1,5 milliard de livres sterling au nom de 36 millions de consommateurs britanniques, a décrit cette décision comme un « point de basculement ». Elle a souligné la prise de conscience croissante des individus quant aux effets négatifs des plateformes numériques et à leurs implications financières.
Cette affaire s’inscrit dans une vague de procès qui seront jugés en 2026. Les consommateurs sont de plus en plus conscients des coûts importants liés à la pratique d’Apple qui consiste à prélever jusqu’à 30 pour cent de commission sur les applications et les achats intégrés. Les détracteurs appellent cela la « taxe Apple ».
Affaires professionnelles
Si l’appel aboutit, il s’ajoutera à un groupe d’actions collectives contre Apple dans lesquelles plus de 6 milliards de livres sterling (environ 6,9 milliards d’euros) de dommages et intérêts sont réclamés. Les affaires fonctionnent selon un système d’opt-out. Ainsi, des millions de consommateurs sont automatiquement inclus dans les plaintes contre les entreprises qui enfreignent les lois sur la concurrence.
Kent a exprimé son incrédulité quant à leur victoire d’octobre. Toute personne ayant effectué un achat sur l’App Store au Royaume-Uni entre 2015 et 2024 pourrait avoir droit à un remboursement si l’appel d’Apple échoue.
Décision du tribunal
La décision d’Apple de faire appel fait suite à un jugement rendu par le Competition Appeal Tribunal. Ce dernier a déclaré l’entreprise coupable d’avoir facturé des frais excessifs sur les ventes d’applications et les paiements intégrés aux applications, en raison de sa position dominante sur le marché. Le tribunal a estimé qu’au lieu d’une commission pouvant aller jusqu’à 30 pour cent, Apple devait prélever une commission de 17,5 pour cent sur les ventes d’applications et de 10 pour cent sur les achats in-app, les développeurs d’applications devant payer 10 pour cent.
Avec environ 36 millions d’utilisateurs Apple au Royaume-Uni, les dommages-intérêts potentiels pourraient s’élever à 40 livres sterling (environ 45 euros) par utilisateur si tout le monde déposait une plainte. Le procès porte sur les frais engagés entre le 1er octobre 2015 et le 15 novembre 2024. Au cours de cette période, les plaignants soutiennent qu’Apple aurait dû facturer aux développeurs des frais « non abusifs » pour la distribution sur l’App Store, ce qui aurait permis de réduire les prix pour les consommateurs.
Paiements possibles
Selon le jugement, Apple pourrait verser entre 27 et 75 livres sterling (31 à 86 euros) à chaque personne lésée, en fonction de ses dépenses. En novembre, le groupe de consommateurs Which ? a annoncé une plainte distincte de 3 milliards de livres sterling (3,4 milliards d’euros) contre Apple concernant ses services iCloud, alléguant qu’il « piège » les utilisateurs d’appareils Apple en les incitant à utiliser sa plateforme de stockage en nuage.
Apple a déclaré ces allégations sans fondement et a affirmé qu’aucun client n’était obligé d’utiliser iCloud. Dans son appel, elle fait valoir que le tribunal n’a pas tenu compte de la dynamique et de la compétitivité de l’économie des applications. Celle-ci est en effet caractérisée par une forte concurrence entre les différentes plateformes. La société souligne que la plupart des applications sont soumises à une commission de 15 pour cent et met en avant la contribution de l’App Store à l’économie numérique britannique, avec plus de 41 milliards de livres sterling (47 milliards d’euros) de facturation et de ventes en 2024.
Surveillance des consommateurs
Kent estime que les individus sont de plus en plus conscients des dommages potentiels infligés par la vie numérique, que ce soit sur le plan mental, physique ou financier. Elle considère que cette affaire s’inscrit dans le cadre d’un mouvement plus large à l’encontre des grandes entreprises technologiques, les consommateurs examinant de près les outils qu’ils utilisent quotidiennement. (jv)
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