Financièrement sanctionnés pour ne pas utiliser les services d’Amazon : bientôt le sort de milliers de vendeurs tiers sur la plateforme

Bien décidé à augmenter ses revenus, le leader de l’e-commerce a décidé de mettre en place une nouvelle politique pour les vendeurs tiers qui n’utilisent pas ses services en appliquant des frais. Le timing choisi n’est cependant pas forcément le bon.

L’actualité : à partir du mois d’octobre, les vendeurs tiers qui expédient eux-mêmes leurs produits devront payer des frais de 2 % sur chaque vente, selon des documents examinés par Bloomberg.

  • Autrement dit, ils vont devoir payer pour un service qu’ils n’utilisent pas.
  • Ces frais de 2 % s’ajoutent à la commission de 8 à 15 % que les commerçants doivent déjà payer à Amazon pour vendre leurs produits sur la plateforme.

Le détail : pour les vendeurs, il s’agit purement et simplement d’une tentative de l’entreprise pour les pousser à utiliser ses services logistiques de livraison, alors que pour Amazon, ces frais visent uniquement à couvrir les coûts de gestion d’une infrastructure distincte et à mesure de son efficacité, a déclaré la société à Bloomberg.

  • La nouvelle politique du géant américain vise avant tout les marchands qui utilisent Seller Fulfilled Prime, à savoir un service lancé en 2015 qui leur permet de gérer eux-mêmes les livraisons tout en profitant du badge Amazon Prime, qui indique aux clients que la livraison sera rapide.
    • Ce service a vu le jour pour permettre à la plateforme d’augmenter son inventaire Prime sans surcharger ses centres de distribution, souligne le média américain, puisque ces marchands vendent souvent des articles volumineux qui ne s’intègrent pas dans les entrepôts hautement automatisés d’Amazon.
    • Les inscriptions ont été fermées en 2019. Ce n’est que récemment qu’Amazon a annoncé la réouverture prochaine des inscriptions. Une réouverture censée apaiser les préoccupations antitrust des régulateurs.
  • En conséquence, les commerçants prévoient d’augmenter leurs prix pour couvrir ces nouveaux frais qui ne leur apportent rien puisqu’ils continueront d’assurer les livraisons.

Mauvais timing

Ce projet n’aurait pas pu plus mal tomber puisque Amazon est dans le viseur de la Federal Trade Commission (FTC) qui en est aux derniers détails de la préparation d’un dossier antitrust.

  • Amazon apporte de l’eau au moulin de la FTC avec ces nouveaux frais. Comment ne pas les interpréter comme un abus de position dominante ?
    • Les frais de vente d’Amazon infligés aux vendeurs tiers sont au cœur de l’enquête de la FTC.
  • Mais pour certains, le timing montre surtout qu’Amazon ne craint pas l’enquête de la FTC et encore moins son jugement et ses sanctions.
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