Au terme de neuf mois de procès, la justice américaine a reconnu Google coupable de pratiques anticoncurrentielles en raison de ses nombreux accords pour imposer son moteur de recherche sur des smartphones et ordinateurs. Et maintenant, que se passe-t-il ?

Le géant américain Google vient de subir un immense revers juridique. Et bien qu’il prévoie déjà de faire appel, le jugement est déjà historique et aura certainement des répercussions sur les entreprises technologiques américaines. Il faut dire que jusqu’à récemment, ces dernières profitaient d’un certain laxisme de la part des États-Unis. Mais depuis peu, la donne a changé. Washington veut resserrer la vis autour des Big Tech, de sorte que le paysage technologique tel qu’on le connait aujourd’hui pourrait bien être amené à évoluer. De force.

Le monopole de Google pointé du doigt

La justice américaine a statué que la firme de Mountain View profitait d’une position dominante sur le marché et abusait de son importante trésorerie pour sécuriser son trône en établissant des accords avec des marques telles qu’Apple, Samsung ou encore Mozilla pour écraser la concurrence.

Google offre en effet depuis des années des sommes importantes – de plusieurs milliards de dollars, dans le cas d’Apple – pour faire de son moteur de recherche celui par défaut de leurs appareils et navigateurs Internet.

« Les accords de distribution de Google verrouillent une partie substantielle du marché de la recherche et réduisent les possibilités de concurrence », a indiqué le juge fédéral Amit Mehta, en charge de l’affaire, rapporte The Verge.

Alphabet, bientôt démantelé ?

Pour l’heure, la justice américaine n’a rendu que son verdict quant à la culpabilité de Google. Aucune sanction n’a encore été apportée pour résoudre le problème. Et il faudra sans doute attendre la fin de la procédure d’appel lancée par Google pour que la justice donne sa condamnation. Ce qui pourrait prendre de longs mois, voire des années. Et les sanctions pourraient prendre plusieurs formes :

• Dans le cas le plus extrême, la justice américaine pourrait tout simplement imposer à Alphabet de scinder son activité. D’un côté, via une nouvelle entreprise indépendante, on retrouverait le moteur de recherche Google et, de l’autre, Alphabet avec son empire, dont Android et Chrome.
• La justice pourrait forcer Google à partager ses résultats de recherche, afin qu’ils soient exploitables via d’autres moteurs de recherche. De cette façon, des alternatives pourraient gagner en efficacité et donc permettre une meilleure concurrence sur le marché.  
• Enfin, les États-Unis pourraient s’inspirer de ce qu’a déjà accompli l’Union européenne et imposer à Google de laisser le choix du moteur de recherche par défaut aux utilisateurs sur Android.

Bientôt aussi en Europe ?

La Commission européenne s’intéresse également de près à Google et à sa possible domination sur le marché européen. De sorte qu’elle pourrait s’inspirer du jugement de la justice américaine pour rendre son propre verdict sur la firme de Mountain View, ainsi que sur les sanctions qui lui seront imposées.