Alors que De Croo est déjà reparti à l’étranger, la dispute entre Bouchez et Van Quickenborne déraille : contourner un partenaire de coalition avec un arrêté royal crée un précédent intéressant

Ça peste à l’intérieur de la Vivaldi. Car bientôt, le roi devra signer un arrêté royal, au nom du gouvernement, qui est diamétralement opposé à la volonté d’un partenaire de la coalition. Le vice-Premier ministre Vincent Van Quickenborne (Open Vld) n’a pas hésité à utiliser cette astuce pour contourner le MR : de cette manière, l’avis des libéraux francophones sur l’interdiction des publicités pour les jeux de hasard devient accessoire. Il s’agit d’un écart improbable par rapport à l’idée que le gouvernement fédéral gouverne de manière « une et indivisible », par consensus. Le Premier ministre, quant à lui, est en Allemagne, où il déploie de grands projets de réforme pour l’UE. Pendant ce temps, le PDG de la Loterie nationale, Jannie Haek, jette de l’huile sur le feu avec une interview extrêmement maladroite.

Dans l’actualité : Jannie Haek de la Loterie nationale : « Nous ne sommes pas une institution de jeux d’argent ».

Les détails : Haek arrive sur Radio 1 en nous disant sans gêne que « la dépendance au jeu n’est apparue qu’il y a quatre, cinq ou six ans, lorsque le marché des jeux d’argent a été libéralisé ».

  • Euromillions, Lotto, Subito, Win For Life, mais aussi Card Poker ou même Monopoly : l’offre de la Loterie Nationale est large et variée, et au final votre argent part en fumée. Mais, selon Haek, « sa » Loterie nationale n’est « pas une institution de jeux d’argent ».
  • Autrefois chef du cabinet de Johan Vande Lanotte, alors vice-Premier ministre des socialistes flamands, Haek dirige aujourd’hui la Loterie nationale d’une main de fer. Et apparemment, il n’a pas l’habitude d’être contredit. Sinon, quelqu’un lui aurait sans doute dit qu’aller sur Radio 1 de cette manière n’était pas la meilleure des idées.
  • Dans l’interview en question, Haek a répliqué très fort dans son style saillant :
    • « Il n’y a aucun problème avec les loteries. Elles existent depuis des centaines d’années. Il n’y avait pas de problème de dépendance au jeu jusqu’à il y a quatre, cinq ou six ans, lorsque le marché des jeux d’argent a été libéralisé. C’est comme ça. C’est un fait historique. »
    • « Il y a dix ans, les paris en ligne étaient interdits. Et maintenant ils inondent l’internet et les rues. Et tous les pères et mères de famille le savent bien. »
    • « Les paris sportifs sont beaucoup plus dangereux qu’une loterie. Il est donc tout à fait normal de les règlementer plus strictement et de les interdire si nécessaire. »
    • « Je suis allé à un match de football, l’Union contre le Club Brugge. Je vois Lotto écrit là, sur les maillots de ce club sympathique qu’est l’Union. C’est comme Proximus, il pourrait tout aussi bien être là. Les gens ne décideront pas de jouer au Lotto à nouveau pour autant ».
    • Le patron de la Loterie nationale a cité l’exemple de l’Espagne, qui a également interdit la publicité pour les jeux d’argent, mais où la loterie continue d’exister: « Aucun pays n’est aussi mauvais que la Belgique, ici c’est vraiment le Far West, tout est permis », a-t-il déclaré.
    • La Cour suprême européenne a également été invoquée : « La meilleure chose qu’un pays puisse faire est de confier le monopole à une entreprise publique, afin qu’il puisse être régulé ».
    • Quant à l’affirmation selon laquelle la Loterie nationale aurait exercé de fortes pressions en coulisses pour échapper à l’interdiction, Haek, après avoir hésité à deux reprises, l’a finalement réfutée en des termes tout aussi lapidaires : « Absurdités ».
  • Les affirmations de Haek selon lesquelles ses produits ne sont pas trop addictifs sont contredites depuis des années par des associations de joueurs telles que BAGO. Et les chiffres bruts parlent aussi contre lui : l’année dernière, la Loterie nationale a réalisé un chiffre d’affaires de 1,53 milliard d’euros, un record.

Conséquence : par ses déclarations, Haek braque les projecteurs sur lui, et sa société, qui échappe à la réforme voulue par le ministre de la Justice (excepté les jeux de paris en ligne Scooore).

  • Le stade d’Anderlecht portera donc encore le nom de « Lotto Park », mais tous les sponsors sur le maillot des clubs qui viennent y jouer seront interdits ? Et tant Anderlecht, le club favori du secrétaire d’État Sammy Mahdi (cd&v), que l’Union seront eux les seuls à jouer en première division avec un « Lotto » sur leur maillot ?
  • Cela doit avoir un goût amer pour le Club de Bruges, pour Charleroi, Ostende, Zulte Waregem, le Cercle de Bruges ou encore Seraing, qui jouent tous avec une société de jeu de hasard sur leur maillot. Au total, 14 des 18 clubs de la Jupiler Pro League sont sponsorisés par des sociétés de jeu.
  • L’association de ces clubs sportifs, la Pro League, a fait une déclaration forte hier : « Il n’y a pas eu de consultation à ce sujet, ce qui est fort dommage. Et en plus, ils vont maintenant interdire unilatéralement les publicités pour les jeux d’argent, alors que le gouvernement lui-même est le plus gros vendeur de jeux d’argent via la Loterie Nationale », a pointé Lorin Parys contre ce « deux poids deux mesures ».
  • En présentant les choses de manière aussi tranchante (« nous ne sommes pas une institution de jeu de hasard »), Haek appelle presque obligatoirement une réaction, de la part de la rue de la Loi. Hier, Mahdi était déjà sous pression, après que le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), ait introduit une interdiction des publicités pour les jeux de hasard, pour tout le monde à l’exception de la Loterie nationale, avec une lourde offensive médiatique (« les jeux d’argent sont le nouveau tabagisme »). « Maintenant, c’est à lui de jouer », a-t-il asséné en direction de son collègue du CD&V qui est compétent pour ce qui a trait à l’institution publique.
  • Mahdi ne s’est pas laissé abattre et s’est dit « ouvert à l’adaptation du contrat de gestion », mais ce n’est pas très concret. Car cela n’arrivera qu’en 2026, date à laquelle l’accord actuel court. Le contrat de gestion de la Loterie nationale contient déjà un certain nombre d’obstacles pour la publicité : elle doit refléter fidèlement les chances de profit, et ne peut être envoyée aux mineurs et aux personnes vulnérables.
  • Mais en même temps, il n’y a pas beaucoup d’appétit dans la rue de la Loi pour introduire une véritable interdiction de la publicité pour la Loterie nationale : selon ses propres déclarations, elle « rend » quelque « 335 millions d’euros à la société belge » chaque année. Il s’agit du sponsoring de clubs (souvent les clubs favoris des politiciens, avec comme exemple le plus notoire le club de basket-ball d’Ostende, le club de l’ancien patron de Haek, Vande Lanotte), mais aussi d’une solide injection dans le secteur culturel et d’environ 200 millions d’euros de « subventions pour les bonnes causes ». Pour de nombreux politiciens, c’est une façon de faire quelque chose de « concret » pour un club ou une maison de la culture parmi leurs supporters.

Frappant : le MR est à nouveau isolé.

  • Bouchez s’est immédiatement emporté après l’annonce de Van Quickenborne : il a parlé de « coup fatal porté au football belge », et a fait savoir partout et à tous que le MR « n’était pas d’accord avec cette interdiction sans nuances ». Dans les gouvernements précédents également, la coalition suédoise et les gouvernements minoritaires qui ont suivi, c’est le MR qui a freiné à chaque fois pour qu’une telle interdiction soit imposée. L’Open Vld était, de son côté, beaucoup plus silencieux qu’aujourd’hui.
  • C’est précisément cette double position politique sur la Loterie nationale que Georges-Louis Bouchez (MR) a attaqué de front dans toute une série de tweets. Il n’a pas épargné ses partenaires de coalition, notamment les socialistes : « Les politiciens financent des dizaines de projets dans leurs communes grâce aux millions de la Loterie nationale. Ils veulent interdire la publicité des acteurs privés mais pas celle de la Loterie. Qui a un conflit d’intérêts ici ? Fin de la blague. »
  • Le président libéral fait référence à l’attaque préalable du PS qui a riposté très fort, affirmant que le président du MR avait un conflit d’intérêts. Dans son autre vie, Bouchez est en effet le président d’un club de football, le Royal Francs Borains, en Nationale 1. Et il est vrai que Ladbrokes, une grosse entreprise de paris, et la société de casino Family Game Center font partie des sponsors du club. « Bouchez confond les casquettes qu’il porte. Nous attendons de lui, en tant que président de parti, qu’il agisse dans l’intérêt public. »
  • « On est en train de me dire que je vais bloquer le projet pour peut-être 5 ou 10 000 euros que Ladbrokes donne aux Francs Borains ? », s’interroge le président du MR dans La Libre de ce mardi. J’invite mes opposants à être plus sérieux. On parle de millions d’euros pour 16 clubs de foot professionnels. L’État est en train de permettre à la Loterie nationale d’avoir une position hyper avantageuse au détriment d’opérateurs privés. Il est là le vrai conflit d’intérêts. »
  • Le fait est que Bouchez agit comme le grand lobbyiste du secteur du football depuis des mois, au sein de la Vivaldi. C’est ainsi que les réformes annoncées par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (cd&v), qui supprimeraient les avantages fiscaux des footballeurs professionnels, n’ont pas réussi à passer. Les socialistes flamands ont également fait campagne sur ce thème, en utilisant l’image d’une « femme de ménage qui paie plus d’impôts qu’un footballeur professionnel très bien payé ». Ce sabotage du MR irrite le partenaire de la coalition depuis un certain temps.
  • Déjà isolé dans les majorités francophones, le MR se met à dos son principal partenaire au sein de la Vivaldi: l’Open VLD. La bonne entente affichée par Georges-Louis Bouchez et Egbert Lachaert montre ses limites dans la réalité. De manière plus générale, ce n’est pas le premier sujet de discorde du MR avec ses partenaires, loin s’en faut: la gestion de la pandémie, le nucléaire, la réforme fiscale et maintenant cette histoire de jeux de hasard. Il en faut peu désormais pour mettre la Vivaldi sur de mauvais rails.
  • Zakia Kattabi, ministre fédérale de l’Écologie, a cogné fort contre le président du MR, sur DH Radio : « Les incidents mettent toujours en scène le même protagoniste (…). Aujourd’hui, il y a une défiance vis-à-vis du politique, qui est inquiétante et qui est alimentée par ce genre de polémique. C’est légitime que les partis s’interrogent sur des réformes. Mais lorsqu’un président de parti remet chaque semaine en question les termes d’un accord qu’il a négocié, cela pose question. »
  • Que Georges-Louis Bouchez donne des cheveux blancs au Premier ministre, Alexander De Croo (c’est aussi vrai dans le chef de Magnette), et irrite au plus haut point ses partenaires francophones, rien de neuf sous le soleil. La grande question que tout le monde se pose: jusqu’à quand ?

À la décharge de Georges-Louis Bouchez : ce qui se passe actuellement au sein de la Vivaldi – l’utilisation d’un décret royal pour contourner un partenaire de coalition – est sans précédent.

  • Ce n’est pas le premier incendie au sein de la coalition fédérale, ni même la première opposition verbale entre Van Quickenborne et Bouchez. En janvier, lors de la discussion sur la fermeture des centrales nucléaires, le premier s’en est pris durement au second, qu’il qualifiait de « conservateur plutôt que de libéral », et d’avoir transformé le Mouvement réformateur en « Mouvement réactionnaire ». Finalement, deux réacteurs nucléaires nucléaires ont été prolongés. Et les deux hommes politiques ont fini par se rencontrer pour montrer que « tout allait bien ».
  • Cette fois-ci, en agissant de la sorte, le ministre de la Justice ne se contente pas d’attaquer verbalement Bouchez. Il prend ouvertement une décision, par le biais des médias, en procédant par décret royal. Van Quickenborne sait que son partenaire de coalition ne l’acceptera pas. Dimanche, les deux hommes étaient toujours en contact, et il ressort que Bouchez lui a demandé de « ne pas communiquer », et de consulter le secteur.
  • Van Quickenborne a fait le contraire, annonçant fièrement que Bouchez « ne pouvait plus rien faire » contre son AR, tout en soulignant qu’il avait été signé par « par cinq collègues ». Il a ainsi entraîné le CD&V, Vooruit et le PS dans le bain avec lui, ce qui ne les a pas vraiment dérangés, au contraire : pour le CD&V, le but était de montrer qu’eux aussi prennent au sérieux la lutte contre la dépendance au jeu. Le ministre de la Justice a ensuite obtenu le soutien des Verts.
  • Mais cette manière de faire crée un précédent intéressant : parce que l’élément collectif du gouvernement fédéral est ainsi ouvertement égratigné. Après tout, un gouvernement fédéral est censé agir de manière « une et indivisible », en parvenant toujours à un consensus au niveau du Conseil des ministres ou, en dernier ressort, au niveau du Kern, où les vice-Premiers ministres prennent ensuite les décisions.
  • Curieusement, le MR semble également pouvoir s’en accommoder : il est au gouvernement et proteste ouvertement, mais ne semble pas avoir l’intention d’élever la question au rang du Conseil des ministres ou du Kern: le MR ne veut pas en faire une crise gouvernementale.
  • Mais Bouchez a indiqué sur Terzake qu’il prendrait une « initiative parlementaire » si Van Quickenborne ne consultait pas le secteur. Cette menace sonne faux : apporter le dossier à l’Assemblée pour « un débat » ne donnera pas grand-chose. Le président du MR sait très bien qu’il n’y a pas de majorité parlementaire pour arrêter la décision de Van Quickenborne. À moins de trouver une majorité alternative, ce que le président du MR réfute.
  • Mais des questions constitutionnelles se posent: le Roi devra-t-il signer une décision dont on sait qu’elle n’est pas soutenue par l’ensemble de l’équipe fédérale ? Cela ouvrirait la porte à un modèle de fonctionnement complètement différent pour une telle coalition, dans lequel les ministres, individuellement, feraient leur propre politique en mettant un partenaire de la coalition sur la touche. La question est de savoir si cela serait réalisable dans la pratique.
  • Tout ce remue-ménage au sein de la Vivaldi, sans que personne ne semble poser de questions sur cette façon étrange et ouvertement hostile de procéder, alors que le Premier ministre De Croo est déjà reparti à l’étranger, ne rend pas le tableau plus lumineux.

La vue d’ensemble : De Croo doit corriger le tir: « Ma tête est toujours dans mon pays. »

  • Ce matin, sur Radio 1, le Premier ministre a défendu l’action de son gouvernement depuis Berlin. Alexander De Croo, qui est également ministre des Affaires étrangères en l’absence de Sophie Wilmès (MR), est en Allemagne, pour une visite de deux jours avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier et le chancelier Olaf Scholz. Pourquoi ? À l’occasion du 9 mai, « Journée de l’Europe », et aussi pour renforcer les liens avec le pays le plus décisif d’Europe, si cela était nécessaire.
  • Au même moment, le Premier ministre a tenu une conférence pour le groupe de réflexion libéral Friedrich-Naumann-Stiftung au Französiche Dom à Berlin. Il y a crié son amour pour l’Europe et, comme son prédécesseur Guy Verhofstadt, le dernier Premier ministre avant De Croo de l’Open Vld, il a présenté un programme de réforme ambitieux pour l’UE, en mettant l’accent sur la défense.
  • Ainsi, le libéral souhaite créer un véritable bras armé européen au sein de l’OTAN, ce qui devrait permettre à l’UE « de ne plus être dépendante des Américains ». Cela passe par une harmonisation à grande échelle de la défense européenne (« Nous avons trente types de navires en Europe, l’armée américaine en a quatre ») et le développement d’un véritable complexe militaro-industriel européen, par analogie avec les États-Unis.
  • Ce complexe militaro-industriel doit aider l’UE au XXIe siècle, notamment dans les cyberguerres, qui revêtent une importance croissante. Outre cet accent mis sur la défense, il y a aussi le marché de l’énergie, qui doit devenir plus européen. Et il plaide pour un nouvel élargissement de l’UE, avec ou sans coopération plus intensive dans un premier temps, avec l’Ukraine, mais aussi la Moldavie et le reste des Balkans.
  • Mais dans le même temps, De Croo doit s’efforcer de contrer les critiques formulées dans son propre pays, selon lesquelles il se concentre de plus en plus sur la politique étrangère et aime beaucoup voyager.
    • « Je veux dire quelque chose à ce sujet. Tout d’abord, ma tête est toujours dans mon pays. Ce n’est pas parce que je ne suis pas en Belgique que je ne défends pas les intérêts de notre pays. Nous sommes une économie ouverte. Je travaille toujours en pensant à la Belgique », a déclaré le Premier ministre.
    • De Croo a écarté le fait que la Vivaldi n’a pas le pouvoir de réformer réellement et d’apporter des changements, ce que même des partenaires de la coalition comme Kristof Calvo (Verts) ont déclaré ouvertement récemment : « Le Covid et la guerre en Ukraine ne figuraient pas dans l’accord de coalition, mais ce dont il est toujours pour nous : protéger les citoyens du choc économique. »
    • Et il a également voulu légitimer son cœur pour l’UE : « La façon dont nous poussons l’Europe dans une certaine direction, cela joue un rôle. Parce que si l’Europe va dans la bonne direction, ce sera bon pour tous les Belges. »
  • Pourtant, à l’intérieur de la Vivaldi, on entend une fois de plus que l’absence du Premier ministre énerve. L’analyse est que le Premier ministre a senti l’importance de la crise du Covid, pour affirmer une politique forte et, en tandem avec Frank Vandenbroucke (Vooruit), pour montrer comment l’équipe fédérale gouverne et dirige, mieux que les prédécesseurs du gouvernement Wilmes II.
  • « C’est sur cette base que s’est construite une grande partie de la popularité et du succès initial de la Vivaldi. Seulement, le Premier ministre fait vraiment fausse route en espérant que la crise ukrainienne soit un moment similaire. Personne ne reste éveillé pour ça, comme il en rêve. Ça, c’est finalement à l’étranger, alors que le problème ici, ce sont les factures », entend-on au sein de la coalition fédérale.
  • Ce n’est pas un hasard si toute la rue de la Loi a également remarqué que De Croo est désormais vulnérable pour la première fois dans les sondages ; l’Ukraine semble en effet peser beaucoup moins dans l’esprit des électeurs.
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