Le souvenir de la République de Weimar

Dans l’actualité : la décision des services de renseignement allemands de classer l’AfD en Saxe comme menace constitue une étape sans précédent dans le paysage politique allemand.

• Cette action intervient dans un contexte d’inquiétudes croissantes concernant la montée du soutien à l’extrême droite dans le pays. Surtout dans les Lands d’ancienne Allemagne de l’Est.
• L’AfD est le deuxième parti d’opposition au Bundestag allemand, après les chrétiens-démocrates (et leur homologue bavarois). Le parti affirme vouloir accéder au pouvoir démocratiquement, via les urnes.
  • Les récentes mesures prises par l’Allemagne contre l’AfD, y compris d’éventuelles poursuites judiciaires, rappellent la République de Weimar et l’ascension d’Hitler au pouvoir en 1933.
• Les services de renseignement sont donc désormais autorisés à surveiller l’AfD en Saxe. L’organisation de jeunesse de l’AfD est également considérée comme une menace pour la démocratie.
• Cette décision controversée suscite un débat sur l’efficacité des mesures juridiques contre la croissance de l’extrême droite en Europe.

Un catalyseur du sentiment anti-immigration

Zoom avant. L’AfD bénéficie d’un soutien important dans l’est de l’Allemagne. Le parti est considéré comme un catalyseur du sentiment anti-immigration.

• Les dirigeants et membres de l’AfD sont accusés de racisme, d’islamophobie et d’antisémitisme.
• Certains craignent que la coopération entre les partis conservateurs traditionnels et l’AfD au niveau régional ne légitime davantage la formation d’extrême-droite.

L’extrême droite ne gagne pas en influence qu’en Allemagne

Zoom arrière. La montée de l’AfD doit être considérée dans un contexte européen plus large, dans lequel les partis d’extrême droite ont une influence croissante.

• Dans toute l’UE, des partis conservateurs ont transformé les partis d’extrême droite en partenaires de coalition gouvernementale. Notamment en Autriche, en Croatie, au Danemark, en Finlande, en Italie et en Slovaquie.
• Après le récent triomphe du Parti pour la Liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas, on s’attend à ce que d’autres formations ayant des idéologies similaires, comme l’AfD, réalisent des gains significatifs lors des prochaines élections européennes.
• Cela pourrait avoir des implications considérables et potentiellement inquiétantes pour la stabilité et l’avenir de l’Union européenne et au-delà.
• Dans le Land allemand de Thuringe, la CDU, le FDP et l’AfD, qui sont tous dans l’opposition, mais qui disposent ensemble d’une majorité, travaillent désormais parfois ensemble pour contourner le gouvernement minoritaire de gauche.

La leçon de la Grèce

• Malgré la disqualification en Grèce du parti néo-nazi Aube dorée en raison des activités criminelles de ses dirigeants, trois autres partis d’extrême droite ont réussi à remporter des sièges au parlement grec en juin. Ensemble, ils totalisent plus de 12% des voix.
• Cela montre que l’interdiction d’un parti ne réduit pas nécessairement son idéologie ou son soutien.

En résumé. La classification de l’AfD en Saxe comme une menace pour la démocratie est une évolution importante dans la politique allemande. Cela met en lumière les défis actuels auxquels le pays est confronté. Il fait face à son passé et à ses tendances actuelles vers l’extrême droite. Ce qui soulève des questions sur l’avenir du paysage politique européen.

(OD)