En Allemagne, la montée en puissance du parti d’extrême droite alternative für Deutschland (AfD) et l’arrivée de plus d’un million de migrants pour la plupart musulmans sont à l’origine d’un retour en force de l’antisémitisme, rapporte le Financial Times.
En Allemagne, la montée en puissance du parti d’extrême droite alternative für Deutschland (AfD) et l’arrivée de plus d’un million de migrants pour la plupart musulmans sont à l’origine d’un retour en force de l’antisémitisme, rapporte le Financial Times.
Après la déclaration de Donald Trump reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs pays du monde. En Allemagne, des manifestants ont mis le feu à un drapeau israélien. Un geste banal dans les pays Moyen-Orientaux, mais beaucoup plus choquant chez nos voisins de l’Est, où le souvenir du nazisme est encore très vif.Le malaise se faisait déjà sentir parmi une grande partie des 100 000 juifs vivants en Allemagne. L’année dernière, 470 incidents antisémites ont été enregistrés rien qu’à Berlin, en hausse de 16 % par rapport à 2015.
L’antisémitisme répandu parmi les migrants
Cette semaine, un rapport a mis en évidence « l’antisémitisme répandu » parmi le million de migrants pour la plupart musulmans arrivés dans le pays au cours de la crise des réfugiés de 2015-2016.Günter Jikeli, l’auteur du rapport, se veut pourtant rassurant. « On a l’impression que ces personnes veulent vraiment s’adapter, apprendre quelles sont nos valeurs, et s’adapter à elles », dit-il. Le rapport indique aussi que la majorité des personnes interrogées étaient plus préoccupées par des soucis de la vie quotidienne, plutôt que par la haine des juifs.
La rhétorique malsaine de l’AfD
Les immigrants d’origine arabe ne sont d’ailleurs pas les seuls responsables de ce malaise. La rhétorique du parti d’extrême droite AfD se fait de plus en plus nationaliste, et elle exacerbe l’antisémitisme.En septembre, le dirigeant du parti, Alexander Gualand, a déclaré que les Allemands avaient le droit « d’être fiers ce que leurs soldats ont réalisé pendant les deux guerres mondiales ». Un autre membre important du parti, Björn Höcke, a quant à lui qualifié le Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe de Berlin de « mémorial de la honte ».Les partis politiques traditionnels allemands, en revanche, condamnent fortement l’antisémitisme. La chancelière Angela Merkel, ainsi que d’autres politiciens, ont souligné que les migrants devaient adopter les valeurs démocratiques allemandes, mais qu’ils devaient aussi garder en mémoire le passé nazi du pays.