Le bikini ou la burqa ? L’AfD apporte de la couleur et de la controverse à la campagne électorale allemande

Les Allemands se rendront aux urnes le 24 septembre pour voter. Sauf imprévu, Angela Merkel semble vouée à remporter un quatrième mandat. Mais le parti d’extrême droite Alternative Für Deutschland (AfD) s’est immiscé in extremis dans une campagne qui était jusqu’alors soporifique. Et comme il y a quatre ans, il l’a fait de la même manière que lorsqu’il est entré sur la scène politique : en créant une polarisation.

Les Allemands se rendront aux urnes le 24 septembre pour voter. Sauf imprévu, Angela Merkel semble vouée à remporter un quatrième mandat. Mais le parti d’extrême droite Alternative Für Deutschland (AfD) s’est immiscé in extremis dans une campagne qui était jusqu’alors soporifique. Et comme il y a quatre ans, il l’a fait de la même manière que lorsqu’il est entré sur la scène politique : en créant une polarisation.

Les affiches dans les rues allemandes diffèrent peu de ce que nous voyons chez nous au moment des élections : des candidats souriants, des slogans de bon ton, des familles heureuses … Rien qui puisse  choquer le politiquement correct.

AXEL SCHMIDT / AFP

L’AfD rejette les conventions

L’AfD n’a pas opté pour la tradition et a préféré concevoir une série d’affiches controversées. L’une d’elles montre trois femmes photographiées en bikini sur la plage.

‘Les burqas ?’ Nous préférons les bikinis

© AfD

En dessous, figure le slogan de la campagne, que l’on peut traduire, grosso modo par : «Allemagne, je compte sur toi ! ». Les réactions ont été inévitables et prévisibles : on a accusé AfD de diffuser des messages xénophobes, mais aussi d’adopter un comportement macho en abusant de la beauté féminine pour promouvoir des objectifs politiques. Même au sein du parti, certains ont fait part de leurs réserves à l’égard de cette affiche.

D’autres affiches de la même campagne adoptent le second degré.

‘La diversité de couleur ?’ Nous l’avons déjà

© AfD

‘Les nouveaux Allemands ?’ Nous les faisons nous-mêmes

© AfD

Et toujours le slogan: « Allemagne, je compte sur toi »

La campagne a été conçue par Thor Kunkel, un éditeur de 53 ans qui est décrit par l’hebdomadaire Der Spiegel comme « un homme du NPD, mais speedé » (Le NPD est un parti d’extrême-droite peu connu en Allemagne, et ‘speedé’ fait référence à la consommation d’amphétamines.) Kunkel affirme lui-même dans le magazine Stern  que « l’Afd ose soulever des ‘vérités dérangeantes’ dans un marché d’idées dominé par la gauche ».

« Faire de la mauvaise publicité est toujours mieux que pas de publicité », dit entre autres un certain Donald Trump. Mais la controverse que les affiches de l’Afd ont suscitée en Allemagne semble produire un effet contre-productif pour le moment. Autrefois troisième parti d’Allemagne, avec 14 % des voix, il devrait être crédité de 8 % des suffrages en septembre selon les sondages, soit un peu plus que la moitié de son record.

De parti anti-euro à parti anti-islam

La montée de l’AfD, autrefois un parti anti-euro mené par des intellectuels allemands, mais repris par les populistes au moment de la crise des migrants, demeure tout à fait spectaculaire.

En quatre ans, le parti a réussi à remporter un siège dans 13 des 16 Etats allemands. La probabilité qu’il entre au Bundestag en septembre comme le plus grand parti d’extrême droite est grande, car il lui suffit d’atteindre le seuil électoral de 5%.

Mais la probabilité que l’Afd participe au futur gouvernement est de zéro. Tous les autres partis dépassent aussi ce seuil.