Principaux renseignements
- La signature d’un accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur a été reportée à janvier en raison des inquiétudes de l’Italie et de la France concernant l’impact potentiel sur leurs secteurs agricoles.
- Les partisans de l’accord affirment qu’il stimulera les exportations et réduira la dépendance à l’égard de la Chine, tandis que les détracteurs craignent un afflux de produits de base bon marché qui pourrait avoir un impact négatif sur les agriculteurs européens.
- Malgré les tentatives de la Commission européenne de répondre aux inquiétudes par des mesures de sauvegarde et des normes de production alignées, le scepticisme persiste chez certains membres de l’UE.
La signature d’un accord de libre-échange entre l’UE et le bloc sud-américain Mercosur a été reportée à janvier. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé ce report lors d’un sommet européen à Bruxelles.
Inquiétudes quant à l’impact sur l’agriculture
Initialement prévu pour cette semaine, l’accord s’est heurté à l’opposition de l’Italie et de la France, qui souhaitaient une protection accrue de leurs secteurs agricoles. L’accord, qui vise à créer la plus grande zone de libre-échange du monde, est en cours de négociation depuis plus de 25 ans et a été finalisé il y a un an.
Le soutien de l’Italie est essentiel pour que l’accord puisse être mis en œuvre, car il doit être approuvé par au moins 15 États membres de l’UE représentant 65 pour cent de la population de l’Union. Le Premier ministre italien, Giorgia Meloni, a demandé au président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, de lui accorder un délai supplémentaire pour obtenir le soutien des agriculteurs italiens. Si Mme Meloni s’est déclarée favorable à l’accord une fois que les problèmes agricoles auront été résolus, Lula s’est dit prêt à consulter les autres membres du Mercosur sur les prochaines étapes.
Les détracteurs mettent en garde contre les effets négatifs sur les agriculteurs européens
Les partisans du pacte commercial, notamment l’Allemagne, l’Espagne et les pays nordiques, affirment qu’il stimulera les exportations touchées par les droits de douane américains et réduira la dépendance à l’égard de la Chine en garantissant l’accès à des minerais cruciaux. Toutefois, ses détracteurs craignent un afflux de produits de base bon marché qui pourrait avoir un impact négatif sur les agriculteurs européens. Le président français Emmanuel Macron, dont le pays est l’un des principaux producteurs agricoles de l’UE, a exprimé ses inquiétudes quant à l’état de préparation de l’accord et a souligné la collaboration de la France avec d’autres pays pour retarder la signature.
Les agriculteurs français ont organisé des manifestations contre l’accord, ce qui a encore renforcé l’opposition. La Commission européenne a tenté de répondre à ces préoccupations en négociant des mesures de sauvegarde visant à limiter les importations de produits agricoles sensibles et en s’engageant à aligner les normes de production. (fc)
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