En Italie, la Camorra a rajeuni de manière drastique et compte parmi ses rangs des enfants et adolescents. La police italienne arrête maintenant des membres de bandes qui ont à peine 12 ans alors que certains jeunes de seize ans revendiquent déjà le statut de chefs de la maffia, ont confirmé des spécialistes au magazine The Economist. Franco Gabrielli, chef de la police nationale italienne, explique que ce qu’on appelle les babygangs est le résultat pervers de la lutte réussie du gouvernement contre le crime organisé.Les jeunes ont en effet pris la place des vieux chefs de la maffia qui ont été massivement condamnés à de longues peines de prison par la justice italienne.Le mois passé, la police a réussi à arrêter le chef d’une de ces bandes de gamins à Naples, explique The Economist. Ce chef âgé d’à peine 16 ans est accusé d’avoir abattu deux de ses subordonnés parce qu’ils auraient exigé une part plus importante des revenus du trafic de drogues. »
La stesa
Ces jeunes malfrats agissent de manière de plus en plus audacieuse étant donné qu’en Italie, les jeunes de moins de quatorze ans ne peuvent pas être poursuivis en justice.Les experts soulignent également que ces bandes de jeune font régner une vraie terreur et s’adonnent à ce qu’on appelle la stesa, une technique selon laquelle ces bandes foncent en scooter sur une place et tirent avec leurs pistolets et fusils au hasard.« Cette manière de faire est différente des pratiques de l’ancienne maffia », témoigne Carmela Manco, travailleuse sociale. Selon Manco, il y a 30 ans, si des actions étaient prévues, la Camorra téléphonait aux services sociaux pour annoncer qu’une attaque allait avoir lieu afin que les enfants puissent être mis à l’abri, en dehors de la rue.Pour beaucoup de jeunes Napolitains, la Camorra est cependant la seule manière de sortir de la misère. Dans la tranche d’âge de 15 à 24 ans, on enregistre en effet un taux d’emploi de moins de 12%.