Web Analytics

Les sexagénaires et autres retraités sont toujours plus nombreux à la recherche d’un emploi

Les sexagénaires et autres retraités sont toujours plus nombreux à la recherche d’un emploi
Un pensionné toujours au travail. Getty Images

Selon les chiffres de Nestor, la plus grande agence d’intérim pour les seniors au Benelux, durant les onze premiers mois de cette année, près de 11.000 sexagénaires et retraités ont cherché un emploi à temps partiel ou un flexi-job. Nestor prévoit que ce chiffre atteindra un niveau record en janvier prochain.

Pourquoi est-ce important ?

Beaucoup de retraités gagnent un peu d'argent en plus parce que leur pension légale (éventuellement complétée par d'autres prestations de retraite, comme la pension complémentaire) n'est pas suffisamment élevée pour maintenir leur niveau de vie. D'autres retournent au travail parce qu'ils manquent de contact social.

Dans l’actualité : Durant les onze premiers mois de 2023, exactement 10.808 sexagénaires et retraités flamands ont créé un profil sur Nestor pour trouver un emploi à temps partiel ou un travail flexible. Ce nombre a augmenté depuis la crise du coronavirus. Attention toutefois que dans notre pays, cette agence d’intérim spécialisée pour les travailleurs plus âgés est surtout active du côté néerlandophone.

Mais ce n’est pas pour autant que le phénomène se limite aux seniors flamands. Au contraire, même.

  • En moyenne, 11% des Européens âgés de 65 à 69 ans continuent à travailler. En Belgique, c’est bien moins : on tourne plutôt autour des 5%, selon le réseau de valorisation d’activités pour seniors Sequoia. Mais le taux d’emploi des 65-69 ans (on ne compte pas les bénévoles, les activités caritatives ou les flexi-jobs) est plus important à Bruxelles (5,4 %) et en Wallonie (4,9 %) qu’en Flandre (3,8 %).
  • Le nombre de chercheurs d’emplois âgés semble d’ailleurs augmenter d’année en année. Le Forem, l’office wallon de l’emploi, dénombrait 14.396 personnes de 60 ans et plus parmi les demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) en 2017, soit 26,8% du total. C’est près du triple du chiffre de 2014 pour la même catégorie d’âge (5.485 DEI).
  • Nicolas Moerman, fondateur de Nestor, confirme : il estime que le record de 2022 sera battu. Cette année-là, le compteur s’élevait à 11.425 seniors en recherche d’emploi via son agence d’intérim.

Pourquoi les sexagénaires retournent-ils au travail ?

Nestor a interrogé 1.400 de ses membres pour découvrir pourquoi ils retournent sur le marché du travail. Le bien-être social joue un rôle important.

  • Deux tiers des répondants indiquent qu’ils veulent continuer à se sentir utiles.
  • 55 % ne veulent pas s’isoler et travaillent pour le contact social.
  • « Beaucoup de sexagénaires doivent prendre leur retraite car ils ont atteint un certain âge, alors qu’ils ne le désirent pas vraiment. C’est pourquoi ils choisissent de plus en plus de rester au service des entreprises et de la société après leur retraite, car grâce à leur maturité, leurs connaissances et leur expérience, ils sont effectivement encore très précieux et utiles », explique Moerman. « En même temps, ils veulent absolument éviter que leur vie ne devienne ‘inutile’ et ne se déroule uniquement à la maison. »
  • Le fondateur de Nestor ajoute que des études ont montré que continuer à travailler contribue à une meilleure santé physique et mentale.

Gagner un peu d’argent en plus

Malgré les motifs sociaux pour continuer à travailler, l’aspect financier joue également un rôle pour beaucoup : 55 % des personnes interrogées travaillent pour compléter leur retraite.

  • Pour près de la moitié des retraités (47,2 %), leur pension ne suffit pas à couvrir les dépenses mensuelles ou à maintenir leur niveau de vie durant leur carrière active. 36 % dépendent fortement de leur pension.
    • 54,9 % des répondants ont besoin d’au moins 500 euros de revenu supplémentaire en plus de la pension légale pour couvrir leurs dépenses.
    • Près d’1 sur 5 retraités (17,1 %) manque même de 1.000 euros ou plus.
  • Seuls 21,7 % des sondés indiquent qu’ils ne dépendent pas du tout de leur pension pour maintenir leur niveau de vie.
  • « Notre étude montre que ce sont surtout les sexagénaires qui se trouvent dans les échelles de pension inférieure et moyenne qui travaillent en plus pour des raisons financières. Les raisons sont très variées : ils le font pour s’en sortir, pour maintenir le niveau de vie auquel ils sont habitués, pour réaliser un investissement, etc. Nos Nestors ne manquent pas de motivation. 36,5 % souhaitent travailler en complément quatre à six fois par mois. 16,8 % sont même prêts à consacrer un tiers de leur temps libre au travail à temps partiel ou flexible », observe Moerman.

En outre : Une étude récente de l’OCDE révèle que le Belge dépend énormément de sa pension. Plus de 85 % du revenu brut moyen des plus de 65 ans provient de fonds publics et de prestations via le gouvernement.

MB

Plus d'articles Premium
Plus