Nvidia renforce son processeur d’IA avec une mise à jour qui améliore la puissance et la rapidité de la puce. L’entreprise vise ainsi à maintenir sa position de leader sur un marché en forte expansion, alors que tout le monde court après l’engouement suscité par l’intelligence artificielle.

Dans l’actu : Il s’appelle Superchip Grace Hopper et doit révolutionner le secteur de l’intelligence artificielle grâce à sa nouvelle configuration annoncée ce mardi par son concepteur, l’entreprise technologique Nvidia.

• Cette version de la puce d’intelligence artificielle de pointe doit booster les applications d’IA dite générative, qui sont à l’origine des modèles de langage tels que ChatGPT.
• Le Superchip Grace Hopper remasterisé accroît la quantité de mémoire à large bande passante, ce qui permet à la conception de gérer des modèles d’IA plus volumineux, a expliqué Ian Buck, vice-président de Nvidia en charge de l’hyperscale et du HPC, rapporte Reuters.
  • Dans le détail, la bande passante est capable d’accéder à l’information à la vitesse de 5 téraoctets par seconde.
• Cette conception de la puce nommée GH200 associe un processeur central conçu par Nvidia et une de ses unités de traitement graphique (GPU), la H100. “Avec une mémoire plus grande, le modèle peut fonctionner sur un seul GPU, sans avoir besoin de plusieurs systèmes ou de plusieurs GPU. La mémoire supplémentaire augmente simplement les performances du GPU”, a précisé Buck.
• Le Superchip Grace Hopper GH200 sera disponible au deuxième trimestre 2024, avec deux versions disponibles : l’une possède deux puces que les clients de l’entreprise peuvent intégrer dans leurs systèmes, l’autre est un système de serveur complet qui regroupe deux conceptions Grace Hopper.
  • Lorsqu’elles travaillent en tandem, ces puces sont capables d’offrir plus de 3,5 fois la performance du modèle de processeur précédent, selon Nvidia.

Le contexte : Nvidia cherche à consolider sa domination sur un marché en croissance fulgurante.

• Nvidia s’est imposé comme le leader incontesté des puces spécialisées dans l’IA, des composants qui brillent par leur capacité à traiter les données nécessaires à la création de « logiciels intelligents ».
• Grâce à cette avance technologique, Nvidia a atteint une capitalisation boursière supérieure à 1 billion de dollars (1.000 milliards) cette année, devenant ainsi le plus grand fabricant de puces au monde.
• Cette dernière mise à jour de son processeur phare montre à quel point Nvidia ne compte pas laisser ses rivaux comme Advanced Micro Devices et Intel combler l’écart dans cette course effrénée à l’IA.

Un projet à 10 milliards d’euros

Il y a plus : TSMC, le principal fabricant de puces pour Nvidia (mais aussi Apple) va construire une usine de 10 milliards d’euros dans l’est de l’Allemagne, en partenariat avec Infineon Technologies, NXP Semiconductors et Robert Bosch, rapporte Bloomberg.

• Le géant taïwanais TSMC sera le principal actionnaire de l’usine, avec 70 % des parts, et investira 3,5 milliards d’euros dans le projet. Infineon, NXP et Bosch seront les autres partenaires, avec 10 % chacun.
• L’usine, située à Dresde, devrait démarrer sa production fin 2027 et se concentrer sur les puces pour l’automobile et l’industrie.
• Il s’agit d’un premier pas pour TSMC vers une implantation significative en Europe, dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine.
• C’est aussi une première victoire pour l’Europe, qui cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Asie pour l’importation de technologies stratégiques, et répondre à la forte demande des constructeurs automobiles allemands.
  • Robert Habeck, adjoint du chancelier Scholz et ministre de l’Économie, s’est félicité de la nouvelle et a souligné qu’une production nationale “robuste” de semi-conducteurs est vitale pour maintenir la compétitivité mondiale de l’Allemagne.
• Une bonne nouvelle potentielle aussi pour Nvidia, un client majeur de TSMC, qui utilise ses installations pour fabriquer ses puces graphiques et d’intelligence artificielle avancée. Si cette expansion de la production de puces permet à TSMC de mieux servir ses clients actuels tout en satisfaisant de nouvelles demandes, cela pourrait indirectement bénéficier à Nvidia en garantissant une offre stable de puces pour ses produits.