Le leader des constructeurs de véhicules électriques Tesla a partagé ses résultats trimestriels. Ils permettent à celles et ceux qui s’interrogeaient sur les effets de sa politique de baisse de prix de vérifier si leurs craintes étaient fondées.
L’essentiel : Tesla a enregistré un chiffre d’affaires record au deuxième trimestre 2023, dépassant les attentes, mais tout n’est pas rose pour autant.
- Chiffre d’affaires : 24,93 milliards de dollars, contre 24,47 milliards de dollars attendus selon Refinitiv. En hausse par rapport au premier trimestre (23,33 milliards de dollars).
- Bénéfice net : 2,7 milliards de dollars, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année dernière.
- Bénéfice d’exploitation (produits d’exploitation moins les charges) : 2,4 milliards de dollars, en baisse de 3 % par rapport à 2022.
- Revenus de l’activité automobile principale de Tesla en hausse de 46 % en glissement annuel, soit 21,27 milliards de dollars.
- Revenus « Services et autres » en hausse (+47 %, soit 2,15 milliards de dollars), dû au fait qu’il y avait plus de véhicules Tesla sur les routes.
Beaucoup d’inconnues
À première vue, les résultats trimestriels de Tesla sont plutôt très bons et ne laissent rien présager de mauvais pour les mois à venir. Cependant, les déclarations de l’illustre CEO de l’entreprise, Elon Musk, ont quelque peu refroidi les investisseurs, faisant légèrement chuter les actions du constructeur après séance.
- L’homme a en effet prévenu que la production de véhicules ralentirait au cours du troisième trimestre, en raison de la fermeture de plusieurs usines, pour qu’elles soient améliorées.
« Nous continuons à viser 1,8 million de livraisons de véhicules cette année, mais nous nous attendons à ce que la production du troisième trimestre soit un peu en baisse, car nous avons des arrêts d’été pour de nombreuses mises à niveau d’usine »
Elon Musk
- Les effets de la politique de baisse de prix de l’entreprise sur ses marges ont également joué dans la balance, alors que ses marges d’exploitation et brute totale ont atteint un creux de plusieurs trimestres : 9,6 % et 18,2 %.
- Musk a justifié ces résultats par la « composition et les prix » des voitures, mais aussi le coût de l’accélération de la production de cellules de batterie qu’elle avait conçues en interne.
- À la question de savoir si les investisseurs pouvaient s’attendre à voir les marges brutes de l’entreprise se stabiliser, voire augmenter après les baisses de prix et améliorations d’usine, le CEO, qui estime que la marge d’exploitation reste saine, a douché leurs espoirs : « Les écarts à court terme de la marge brute et de la rentabilité sont vraiment mineurs par rapport à l’image à long terme. L’autonomie rendra tous ces chiffres ridicules. »
Mais aussi, et surtout :
- Les investisseurs ont été particulièrement refroidis par l’absence de nouvelle positive et concrète concernant les livraisons du Cybertruck, le SUV de Tesla qui se fait fortement attendre.
- La publication d’une photo montrant le « Premier Cybertruck construit à Giga Texas » suggérait que la production était sur la bonne voie, mais pas tout à fait encore.
- Musk a prédit une production « en grand volume » du Cybertruck pour 2024.
- Concernant la voiture autonome, projet annoncé par Musk en 2016, là encore, les nouvelles ne sont pas bonnes non plus. Un tel véhicule n’est finalement pas près de sortir des usines de Tesla.
- Le PDG a cependant assuré que des améliorations significatives seraient apportées à la conduite autonome sur le marché américain cette année.