Les Européens sont confrontés à une nouvelle réalité économique : ils s’appauvrissent. La comparaison avec les États-Unis fait particulièrement mal.
L’Europe s’appauvrit de plus en plus : comment la pandémie a lancé notre déclin par rapport aux États-Unis

Pourquoi est-ce important ?
L'économie de la zone euro a progressé d'environ 6 % en dollars au cours des 15 dernières années, alors que l'économie américaine a progressé de 82 %, selon les données du Fonds monétaire international. Si cette tendance se poursuit, la différence de production économique par habitant entre les États-Unis et l'Union européenne sera aussi importante en 2035 que la différence entre le Japon et l'Équateur aujourd'hui.L’essentiel : Une tempête parfaite s’abat sur l’Occident. Une population vieillissante, attachée aux loisirs et préférant la sécurité de l’emploi à l’argent a créé une base pour la stagnation économique. Puis sont arrivés le COVID-19 et la guerre de la Russie en Ukraine, écrit le Wall Street Journal.
Dans l’actualité : La consommation en Europe a fortement chuté, entraînant le vieux continent dans la récession en début d’année.
- Cette situation ne s’est pas produite du jour au lendemain. Le vieillissement de la population, qui préfère les loisirs et la sécurité de l’emploi à l’augmentation des revenus, a conduit à des années de croissance économique et de productivité modérée.
- En outre, la pandémie de COVID-19 et la guerre prolongée en Ukraine ont exacerbé les problèmes.
Covic-19 : Les gouvernements européens ont ciblé l’emploi plutôt que la consommation
Zoom sur la situation : ces crises ont perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales et fait grimper les prix de l’énergie et des denrées alimentaires, exacerbant les problèmes existants.
- Malheureusement, les gouvernements ont aggravé ces problèmes en accordant leurs subventions principalement aux employeurs afin de garantir l’emploi.
- Corrigés de l’inflation et du pouvoir d’achat, les salaires ont baissé d’environ 3 % en Allemagne depuis 2019, de 3,5 % en Italie et en Espagne et de 6 % en Grèce. La Belgique y a échappé grâce au mécanisme d’indexation automatique. Mais au cours de la même période, les salaires réels aux États-Unis ont augmenté d’environ 6 %.

- Par conséquent, les consommateurs européens n’ont pas bénéficié d’un coussin financier lorsque les prix ont augmenté.
- Les Américains, en revanche, ont bénéficié d’une énergie bon marché et d’une aide gouvernementale versée directement sur les comptes des citoyens pour maintenir la consommation.
- La consommation privée dans la zone euro a baissé d’environ 1 %, corrigée de l’inflation, depuis la fin de l’année 2019, alors qu’elle a augmenté de près de 9 % aux États-Unis.
- L’Union européenne représente aujourd’hui environ 18 % de l’ensemble des dépenses de consommation mondiales, contre 28 % pour l’Amérique. Il y a dix ans, l’UE et les États-Unis représentaient chacun environ un quart de ce total, selon les chiffres de la Banque mondiale.

La solution ? Plus d’impôts…
Zoom arrière : La force de l’industrie d’exportation de l’Europe était une solution. Mais la lenteur de la reprise en Chine – un marché clé pour l’Europe – met également à mal ce pilier de la croissance.
- En outre, les coûts élevés de l’énergie et l’inflation à des niveaux jamais vus depuis les années 1970 font perdre aux fabricants leur avantage de prix sur les marchés internationaux et détériorent les relations de travail sur le continent.
- La forte dépendance de l’Europe à l’égard des exportations – qui représentent environ 50 % du PIB de la zone euro, contre 10 % pour les États-Unis – devient une faiblesse à mesure que le commerce mondial se refroidit.
- La faiblesse de la croissance et la hausse des taux d’intérêt pèsent sur les généreux États-providence européens, qui fournissent les services de santé et les pensions les plus populaires.
- Les gouvernements européens doivent maintenant trouver de nouveaux moyens de résoudre ces problèmes, car les anciennes méthodes ne sont plus abordables ni efficaces.
- Les taxes devront alors augmenter pour répondre aux besoins des gouvernements, ce qui augmentera la pression sur les consommateurs, conclut le journal américain.
(JM)