Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux d’intérêt de 25 points de base supplémentaires. L’économiste en chef d’ING, Peter Vanden Houte, a partagé ses prévisions avec Business AM concernant la suite de la stratégie anti-inflation de la BCE.
L’annonce de la BCE d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt n’a pas vraiment été une surprise. Elle l’avait déjà plus ou moins annoncé et les investisseurs le supposaient déjà ; cette décision correspondait aux attentes.
- « Christine Lagarde a en fait déjà déclaré que, sauf en cas de séisme, il y aura encore une augmentation de 25 points de base des taux d’intérêt en juillet. Cela a déjà été plus ou moins annoncé », a rappelé Vanden Houte.
- « Mais ce qui est également intéressant, c’est qu’il y a eu une réunion avec de nouvelles prévisions. La BCE établit des prévisions pour l’économie tous les trimestres, et ce que l’on voit ici, c’est qu’elle a revu à la hausse les projections d’inflation pour les années à venir. L’inflation globale, mais aussi l’inflation sous-jacente, sur la base des coûts salariaux en hausse ».
- « La conclusion semble être que, selon nos projections actuelles, l’inflation ne reviendra pas à 2 %. Il semble donc que le mois de juillet ne sera pas non plus le dernier mois de hausse des taux d’intérêt », conclut Vanden Houte.
Impacts et projections
- « La dernière enquête bancaire a montré que la demande de crédit s’affaiblissait déjà très fortement, de sorte que tôt ou tard, cela finira par avoir un impact sur l’économie. »
- « En ce qui concerne les marchés financiers, la réaction a été modeste, car cette hausse des taux d’intérêt était déjà fortement anticipée. On voit que les marchés calculent déjà qu’il y aura une nouvelle hausse des taux d’intérêt en septembre et qu’une baisse des taux d’intérêt n’est pas pour demain », a expliqué Vanden Houte.
- « Je pense que la BCE augmentera encore les taux d’intérêt d’un quart de pour cent en juillet, et cela semble maintenant tout à fait probable en septembre. Cela signifie que les taux d’intérêt à court terme seront déjà à 4 % à cette date. Il s’agit là d’un frein important à l’économie, qui devrait commencer à produire ses effets au cours du second semestre de l’année ».
- « Contrairement aux attentes de la BCE, qui pense que l’économie va continuer à fonctionner à un bon rythme, je pense que les gens se font un peu d’illusions à ce sujet et que nous serons confrontés à un ralentissement de la croissance. »
(JM)