Le marché immobilier chinois se porte si mal que les promoteurs immobiliers doivent rivaliser d’inventivité pour attirer les acheteurs potentiels. La faute notamment à une reprise économique post-covid qui est tombée à plat.
Dans l’actu : Pour stimuler les ventes sur un marché immobilier en mort cérébrale, les agents immobiliers proposent des lingots d’or, des voitures, des smartphones et autres incitants économiques, rapporte The Guardian.
- D’après les médias locaux, la quantité d’or offerte varie de 700 grammes pour une surface de 89 m² à un peu plus de 1 kilogramme pour un appartement de 100 m².
- Les prix de ces appartements oscillent entre 2,2 millions de yuans (équivalant à environ 280 600 euros) et 2,5 millions de yuans (318 800 euros).
- On ignore la pureté de l’or ainsi proposé, mais en supposant qu’il s’agisse d’un or pur à 24 carats, le lingot d’un kilogramme aurait une valeur d’environ 450 000 yuans, équivalant à 18% de la valeur de l’appartement qui lui est associé.
Pourquoi ? Les promoteurs chinois tentent de rétablir la confiance sur un marché immobilier frappé par trois années de crise économique.
- Les ventes de logements neufs ont chuté de 22% en mai par rapport à la moyenne d’avant la pandémie, selon une enquête menée dans 40 villes.
- Les ventes ont même baissé de 42% dans les villes de troisième et quatrième rangs (des villes de taille moyenne, situées en dehors des principales métropoles, avec une population plus réduite et une économie moins développée).
- Et pour ne rien arranger, Goldman Sachs prévoit une « faiblesse persistante » dans le secteur immobilier chinois, en particulier dans les petites villes.
L’immobilier représente un quart du PIB chinois
La cause : La relance économique chinoise désormais inexistante.
- La reprise économique de la Chine s’est essoufflée comme un pétard mouillé après une première poussée de l’activité des consommateurs et des entreprises au début de l’année.
- En témoignent les prix à la production qui ont chuté de 4,6% en mai, soit la plus grosse perte en 7 ans.
- Le pays doit désormais faire face à la menace de la déflation, qui provoquerait un véritable bourbier économique.
- Un scénario dramatique qui incite les entreprises à réclamer davantage de mesures de relance de la part du gouvernement pour soutenir la croissance. Notons ici que le secteur de l’immobilier représente 20 à 25% du PIB chinois, c’est dire l’urgence de la situation.
- Or en l’absence de relance économique, la confiance des consommateurs et des investisseurs peut être affectée, ce qui réduit la demande globale sur le marché immobilier.
- La stagnation économique peut se traduire par une absence de nouvelles opportunités d’emploi, une baisse des revenus disponibles et une diminution de la capacité des individus à accéder au marché immobilier.
- Les entreprises rencontrent en outre des difficultés financières, ce qui peut entraîner des licenciements, des réductions de salaire et une instabilité sur le marché du travail, compliquant encore l’achat d’un bien.
- L’incertitude économique peut enfin créer une volatilité qui freine les investissements immobiliers.
- Mais pourquoi offrir de l’or plutôt que baisser les prix des logements ? Car certaines villes l’interdisent tout bonnement afin de stabiliser le marché, dixit les autorités chinoises.
- À cela s’ajoutent les obstacles économiques des jeunes Chinois pour acquérir un bien : le taux de chômage chez les jeunes âgés de 16 à 25 ans a atteint 20,4% en avril.
- Malgré ces restrictions, les investisseurs anticipent une baisse des prix de l’immobilier, car il n’y a pas suffisamment de demande pour maintenir des prix élevés, selon l’économiste en chef de la banque Hang Seng, Dan Wang.