« Les prix du gaz vont descendre en dessous de zéro, mais les consommateurs ne remarqueront pas grand-chose »

Le prix du gaz naturel est déjà dix fois moins élevé que lors du pic de l’été dernier. Peut-être tombera-t-il même en dessous de zéro. Mais les consommateurs ne le remarqueront pas de si tôt, prévient Moniek De Jong, chercheuse dans l’approvisionnement en gaz, auprès de Business AM.

L’essentiel : Les prix du gaz sont stables actuellement, car l’offre est suffisante et la demande a diminué. Ils pourraient même tomber en dessous de zéro, mais Moniek De Jong ne s’attend pas à ce que cela ait beaucoup d’impact sur les consommateurs.

  • « Il y a suffisamment de GNL qui arrive en Europe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux terminaux méthaniers ont été construits, notamment dans les pays où il y avait une pénurie. L’Allemagne a installé et mis en service plusieurs terminaux GNL, tout comme les Pays-Bas. Cela crée plus de tranquilité », expose-t-elle.
  • « Nous avons traversé l’hiver dernier sans pénurie parce que nous avons commencé à consommer moins et parce que nous avons eu un hiver doux. Mais rien ne garantit que le prochain hiver sera à nouveau clément. Nous pourrions aussi consommer plus de gaz naturel si le prix reste plus bas, ce qui signifie que les stocks s’épuiseront également plus rapidement », ajoute-t-elle.

Pas un prix stable

  • « Nous sommes également très dépendants des livraisons par pipeline depuis la Norvège et l’Afrique du Nord. Ces livraisons doivent bien sûr se poursuivre », explique la chercheuse. « Il y a eu beaucoup de discussions sur les préoccupations là-bas. À propos des infrastructures énergétiques en mer du Nord et des éventuelles tentatives de sabotage qui peuvent y avoir lieu. »
  • « Partout en Europe, des gens ont installé des panneaux solaires. Il est tout à fait possible que les prix descendent temporairement en dessous de zéro, s’il y a beaucoup de soleil. Mais ce n’est pas un prix bas stable. Si le soleil ne brille pas, nous aurons besoin de gaz naturel. Le consommateur ne remarquera pas facilement un prix en dessous de zéro », conclut-elle.

En résumé : tout peut très vite fluctuer. Par exemple, rien que sur la journée d’hier, le prix du TTF néerlandais a pris 23%. Les marchés ont anticipé une demande de plus en plus importante venant d’Asie. Il est plus rentable pour les navires américains de livrer du GNL en Asie qu’en Europe.

(OD)

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