La directrice du FMI Kristalina Georgieva estime que le nombre de prêts accordés par les institutions financières n’a pas encore baissé assez significativement.
Le coup de semonce du FMI : « Il reste de la place pour augmenter les taux d’intérêt »

Pourquoi est-ce important ?
Les banques centrales luttent depuis plus d'un an contre l'inflation en relevant les taux d'intérêt. Il s'agit de la politique la plus restrictive depuis les années 80, qui a porté les taux directeurs à 5% aux États-Unis et entre 3,25 et 4% en Europe. Alors que tout le monde s'attend à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) appuie sur le bouton pause, le FMI jette un pavé dans la marre.Dans l’actu : Kristalina Georgieva fait le point de la situation sur les taux d’intérêt auprès de CNBC.
- Pour la directrice du FMI, il n’est pas temps de changer de cap pour la Fed : « Nous ne voyons pas encore de ralentissement significatif des prêts. Il y a un certain ralentissement, mais pas d’une ampleur telle qu’il conduirait la Fed à prendre du recul. »
- Pourtant, la baisse du nombre de prêts est une réalité aux États-Unis, et la crise bancaire du mois de mars a resserré les conditions de crédit.
- En Europe, le crédit bancaire aux ménages et aux entreprises a commencé à stagner, selon un récent rapport d’ING.
- Mais ce n’est pas assez, explique Kristalina Georgieva, l’économie doit encore se refroidir pour faire baisser durablement l’inflation : « La pression exercée par l’augmentation des revenus et le taux de chômage qui reste très, très bas, signifie que la Fed devra maintenir le cap et peut-être, à notre avis, qu’elle devra en faire un peu plus », a-t-elle déclaré, sans en préciser l’ampleur.
- Il est vrai que le marché de l’emploi américain reste très chaud, comme le montre le rapport de vendredi dernier. Le taux de chômage était à peine de 3,7% en mai.
L’essentiel : le FMI se transforme en faucon.
- En mai, la Réserve fédérale a prévenu que les conditions des prêts allaient se durcir, en réaction à la mini-crise des banques régionales au mois de mars.
- Cette situation devrait par ailleurs se poursuivre au moins jusqu’à l’année prochaine, en raison des prévisions de croissance faméliques, et de l’aversion au risque des institutions financières.
- Des taux d’intérêt trop hauts sont également un danger pour les dettes publiques. La dette mondiale a atteint un record de 305.000 milliards de dollars, selon l’Institute of International Finance (IIF).
- Pour l’heure, le consensus des analystes était que la Fed allait appuyer sur le bouton pause au mois de juin. En Europe, les analystes parient encore sur deux hausses de 25 points, en juin et en septembre, malgré la récente baisse de l’inflation.
- Les faucons des banques centrales ont donc trouvé un nouvel allié : le FMI. Les marchés pourraient avoir anticipé un peu trop vite la grande détente de la politique monétaire.