Pékin a approuvé la semaine dernière une nouvelle version de sa loi sur la conscription. La loi chinoise révisée facilite la réintégration des soldats retraités dans le service militaire. Elle devrait également attirer des étudiants techniques et scientifiques.
L’essentiel : la loi chinoise révisée prévoit que les soldats à la retraite devront réintégrer l’armée en cas de guerre et retourner dans leurs anciennes unités ou fonctions, ce qui permettra à Pékin de disposer d’officiers et de soldats expérimentés.
- La loi permettrait également à l’Armée populaire de libération (APL) chinoise de recruter plus facilement du personnel supplémentaire en cas d’urgence, en autorisant le gouvernement à assouplir les conditions et les méthodes de recrutement dans les situations de guerre.
- Le nouveau règlement sur la conscription prévoit aussi de recruter des étudiants chinois en sciences et en ingénierie pour de nouveaux domaines d’opérations militaires, tels que l’espace et le cyberespace.
- En effet, de nos jours, la guerre moderne ne se déroule pas seulement sur terre, en mer ou dans les airs. Elle se déroule aussi dans le cyberespace.
- Selon le média d’État chinois Xinhua News, les révisions de la loi sur la conscription visent à « recruter davantage de soldats de haut niveau, à normaliser et optimiser les procédures de conscription et à améliorer l’efficacité du système ».
- Ainsi, plusieurs villes et provinces chinoises auraient commencé à mettre en place des bureaux de mobilisation nationale.
- En mars dernier, Pékin a commencé à appliquer la « loi sur le personnel de réserve de la République populaire de Chine », qui, selon les experts, s’inscrit dans le cadre des efforts visant à rationaliser la transition du pays entre le temps de paix et le temps de guerre.
Tensions autour de Taïwan
- Ces derniers mois, Washington a averti que Pékin pourrait se préparer à envahir Taïwan en 2027.
- La Chine considère l’île comme une province renégate dont elle aimerait reprendre le contrôle.
- Toutefois, les experts estiment qu’une invasion de Taïwan est extrêmement improbable, en se référant à une simulation réalisée par le CSIS (Centre for Strategic and International Studies), un groupe de réflexion américain.
- « La simulation portait sur une attaque hypothétique en 2025, année où la Chine aurait la capacité de mener une telle intervention. Cela ne signifie pas immédiatement qu’une attaque est effectivement sur la table cette année-là. Le prix à payer est très élevé pour toutes les parties, et surtout pour les Chinois », expliquait Jasper Roctus, expert de la Chine à l’université de Gand et à l’institut Egmont, à Business AM au début de l’année.
- « À court terme, nous ne devons pas encore nous attendre à quelque chose de ce genre, je pense même que ce ne soit pas le cas durant cette décennie. »
- Entre-temps, Pékin semble avoir intensifié sa campagne d’intimidation contre Taïwan après que plus de 250 avions de guerre chinois ont violé l’espace aérien de l’État insulaire le mois dernier.
- La violation de l’espace aérien a coïncidé avec la rencontre entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy en Californie le mois dernier, malgré les protestations répétées de Pékin.
(CP)