Les détenteurs d’obligations de Credit Suisse ont été saignés lors du rachat de la banque par UBS : leurs papiers de dette ont été annulés par les autorités suisses. Un groupe d’investisseurs porte maintenant plainte contre ces autorités.
Le flashback : Il y a environ un mois, la banque suisse UBS a racheté Credit Suisse pour la somme de 3 milliards de francs suisses.
- Cette deuxième était au bord de l’effondrement. Pour ne pas voir un acteur si important disparaître, avec tous les actifs des clients, les autorités suisses ont mené les discussions autour de ce rachat. Un « mariage forcé« , pour cause de risques urgents pour la stabilité financière.
Le diable est dans les détails : les actionnaires et les détenteurs d’obligations ont été les perdants.
- Les détenteurs d’actions de Credit Suisse ont eu des actions d’UBS à la place, mais elles ne représentent qu’une fraction de leurs avoirs.
- Les détenteurs d’obligations ont été touchés encore plus durement. Des obligations de Credit Suisse de type AT1, pour un total de 16 milliards de francs suisses, ont tout simplement été annulés lors de la reprise par UBS.
Plainte déposée
L’essentiel : les investisseurs montent au créneau.
- Des investisseurs représentant des obligations de plus de 4,5 milliards de francs suisses déposent une plainte contre les autorités suisses cette semaine, rapporte Reuters. En ligne de mire : cette annulation des papiers de dette par la FINMA (l’autorité des marchés financiers), et un dédommagement pour le préjudice subi.
- « Nous sommes déterminés à rectifier cette décision, ce qui est non seulement dans l’intérêt de nos clients mais renforcera également la position de la Suisse en tant que juridiction clé dans le système financier mondial », explique Thomas Werlen, associé pour Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan, le cabinet d’avocats qui défend les investisseurs.
- L’image de la Suisse en tant que place forte de la finance a en effet pris un coup avec ce rachat forcé et cette annulation massive d’obligations. Surtout que dans le monde de la finance, il y a une règle d’or qui veut que ce sont d’abord les détenteurs d’obligations qui sont dédommagés, puis les actionnaires.
- Ici, elle n’a pas été appliquée et les détenteurs d’obligations sont partis bredouille. Voir qu’un investissement est si peu sûr pourrait en effet dissuader des personnes de placer leur argent en Suisse.
Zoom arrière : pas la première plainte autour du rachat.
- C’est ce que confirme le Tribunal administratif fédéral, situé à Saint-Gall. Mais il n’indique pas combien de plaintes ont déjà été déposées ni ce que réclament les plaignants.