La Première ministre Nicola Sturgeon a démissionné mercredi, avouant ne plus avoir l’énergie nécessaire pour continuer à assumer un rôle exigeant et soumise à de trop fortes pressions. Le sort du Parti national écossais et du mouvement indépendantiste est désormais incertain.
Les partisans de l’indépendance de l’Écosse pourraient avoir épuisé toutes leurs cartes avec le départ surprise de la Première ministre Nicola Sturgeon
Pourquoi est-ce important ?
Depuis le Brexit, le mouvement indépendant écossais a pris du galon pour sortir du Royaume-Uni et rejoindre l'Union européenne. L'annonce de la démission de Nicola Sturgeon hier a donc créé une véritable onde de choc pour son parti, qui se retrouve sans leadership pour la première fois depuis 20 ans.Dans l’actu : La Première ministre Nicola Sturgeon a annoncé sa démission mercredi, après huit ans de bons et loyaux services, le record de longévité en Écosse, et après avoir été la première femme à occuper ce poste.
- C’est un coup dur pour son parti à tendance indépendantiste, le SNP (Parti national écossais), qui pourrait bien ne pas s’en remettre.
- Le président du SNP, Michael Russell, a déclaré sur les ondes de la BBC que c’est un « moment très important pour le parti » et pour l’indépendance de l’Écosse.
- « Nous devons examiner attentivement les candidats (à la succession) et en discuter de manière positive et constructive pour décider qui est la bonne personne pour nous faire avancer, pour faire avancer l’indépendance et pour faire avancer l’Écosse », a-t-il affirmé.
- En résumé : le SNP navigue désormais à vue et s’en retrouve considérablement fragilisé, ce qui pourrait mettre un point (presque) final à l’indépendance de l’Écosse.
Coup de grâce pour le référendum sur l’indépendance ?
Après la déroute du référendum de 2014, Nicola Sturgeon prévoyait d’organiser un second référendum sur l’indépendance le 19 octobre prochain, bien que la Cour suprême ait statué que le Parlement écossais n’avait pas le pouvoir de légiférer sur le sujet.
- Selon un nouveau sondage réalisé par Lord Ashcroft et publié mercredi, l’Écosse voterait non à l’indépendance avec une marge de 12 % si un référendum était organisé demain.
- L’enquête menée auprès de plus de 2 000 adultes a également révélé que les Écossais rejetaient le projet de Nicola Sturgeon de considérer les prochaines élections générales de Westminster comme un référendum de facto. La Première ministre avait ainsi affirmé que si les partis indépendantistes remportaient 50 % ou plus des voix en Écosse, cela signifierait un mandat clair pour l’indépendance.
- Le SNP doit se réunir pour une « conférence spéciale » le 19 mars afin de définir sa position sur le référendum de facto, bien que certains hauts responsables – tels que Michael Russell – aient déjà déclaré que cette conférence devrait être reportée jusqu’à ce que le parti ait trouvé un nouveau leader.
À suivre : La course pour remplacer Nicola Sturgeon en tant que leader et Premier ministre provenant du SNP est désormais lancée, bien qu’elle ait déclaré qu’elle resterait en poste jusqu’à ce qu’un successeur soit trouvé. Parmi les candidats potentiels, on retrouve les noms du vice-premier ministre John Swinney – qui a dirigé le SNP entre 2000 et 2004 -, de la secrétaire d’État aux Finances Kate Forbes ou encore du secrétaire d’État à la Santé Humza Yousaf.