La coopérative est à un tournant: elle doit récolter 30 millions d’euros d’ici le 27 novembre pour obtenir sa licence bancaire. Et la Région Bruxelles-Capitale, sous l’impulsion des écologistes, a décidé de l’y aider. Une Région récemment accusée ‘d’être au bord de la faillite’.
Depuis 2011, NewB rêve de devenir une banque ‘éthique et responsable’, suscitant un certain intérêt chez les citoyens. La crise de 2008 ayant fait beaucoup de dégâts, aussi dans les esprits, NewB a surfé sur cette volonté de rendre le secteur bancaire plus responsable et durable.
Après de multiples rebondissements, NewB tente le tout pour le tout. Elle a entamé le 25 octobre dernier une levée de fonds. Objectif: 30 millions d’euros d’ici le 27 novembre. C’est du quitte ou double, NewB n’a pas vraiment de plan B: si la coopérative ne parvient pas à obtenir les 30 millions, elle pourrait disparaître. Précision importante: chacun récupéra toutes ses billes en cas d’échec.
Mais si la levée de fonds s’adresse surtout aux particuliers, le secteur institutionnel est également invité à participer. Et c’est ce qu’a fait la Région Bruxelles-Capitale, en apportant un investissement de 400.000 euros et même de 600.000 euros supplémentaires, s’il faut faire l’appoint. Le montant peut donc atteindre le million d’euros.
L’impulsion est venue d’Ecolo et de Barbara Trachte, la secrétaire d’État à la Transition économique. Si sur les réseaux, un certain engouement a suivi cette levée de fonds, cet apport de la Région fâche.
Privilégiée?
Car la Région bruxelloise a récemment été accusée ‘d’être au bord de la faillite’, par la cheffe du groupe MR au Parlement bruxellois, Alexia Bertrand. Recettes surestimées, dépenses sous-estimées, la Région a du compenser par un emprunt de 950 millions. Le coupable était tout trouvé pour une Région dirigée ‘depuis des décennies par les socialistes’. Rappelons que le libéral Guy Vanhengel (Open VLD) est ministre du Budget depuis 2004 sans discontinuité.
N’empêche, cette façon que la Région a de jouer les investisseurs alors qu’elle ne peut pas gérer elle-même son budget fait sourire, voire même grincer quelques dents, notamment en Flandre où Théo Francken, entre autresn n’a pas manqué l’occasion de critiquer la ‘une banque en faillite’. Et si on tient compte du fait qu’il s’agit d’un pari risqué de la part de NewB, on se demande dans quoi s’engage la Région.
Ensuite, pourquoi NewB et pas Triodos, une banque concurrente dans le secteur ‘étique et durable’ ? Elle se verrait bien aussi offrir des services de base comme les autres banques généralistes. Mais si la première a reçu un sérieux coup de pub, rappelons que Triodos a aussi bénéficié de fonds publics en son temps. Pour l’heure, Triodos ne veut pas réagir et laisse la campagne de NewB suivre son cours. Tout à son honneur.
De son côté, la société régionale d’investissement se justifie: ‘Cet investissement permet aussi de soutenir les 25 emplois actuellement sur Bruxelles et les futurs emplois qui seront créés dans les années à venir, tout en participant à la création d’une nouvelle banque qui traitera les défis financiers de demain de manière éthique et durable’, relaie Le Soir.
À l’heure décrire ces mots 9.848 investisseurs ont engagé 7.523.660 euros. Il reste donc plus de 22 millions à aller chercher.