L’Afrique est le deuxième continent avec le plus de détenteurs de cryptomonnaies derrière l’Asie, selon un rapport de la plateforme américaine Chainalysis. Mais leur adoption n’est pas un chemin tout tracé.
La ruée vers les cryptos est ralentie en Afrique : l’un des leaders du continent pourrait voir son rêve s’envoler
Pourquoi est-ce important ?
Les cryptomonnaies font partie du quotidien des habitants de l’Afrique subsaharienne. C’est dans ce cadre que la Centrafrique a adopté le Bitcoin comme monnaie nationale en avril dernier et souhaitait devenir le « premier crypto-hub africain à fiscalité nulle ». Le but étant de relancer l’économie du pays en misant sur ce qui pouvait sembler comme le nouvel El Dorado, il y a encore quelques mois.L’actualité : En juillet 2022, la Centrafrique a lancé l’ambitieux projet d’une cryptomonnaie nationale : le Sango Coin. Ce projet est confronté aujourd’hui à des difficultés structurelles.
- À la base, le Sango Coin devait être échangeable sur toutes les grandes plateformes d’échanges de cryptomonnaies pour fin 2022. Le projet ayant pris du retard, il sera disponible, dans le meilleur des cas, pour le premier trimestre de 2023.
- À cause de l’hiver cryptographique, et de la réticence des investisseurs vis-à-vis des cryptos, la République n’a récolté qu’un million de dollars au lieu du milliard prévu, rapporte BFM Business
- La cerise sur le gâteau : une partie du projet a été invalidé par la Cour Constitutionnelle centrafricaine. La partie remise en cause est que Bangui, la capitale de la Centrafrique, voulait accorder la nationalité centrafricaine à quiconque achetait au moins 60.000 dollars de leur crypto nationale.
L’enjeu : Les cryptomonnaies font déjà partie du quotidien des Subsahariens. Les gouvernements doivent donc s’adapter.
- Selon le rapport de Chainalysis, l’Afrique subsaharienne représente 2% des transactions en cryptomonnaies, soit le plus petit volume mondial.
- Pourtant, l’Afrique subsaharienne contient certains des marchés de cryptomonnaies les plus développés, avec une pénétration et une intégration profonde des cryptomonnaies dans l’activité financière quotidienne de nombreux utilisateurs. En effet, ce sont les petites transactions qui alimentent le marché des cryptos en Afrique subsaharienne. Les transferts de détail représentent 95 % de l’ensemble des transferts, et si l’on se limite aux petits transferts de détail inférieurs à 1 000 dollars, cette part atteint 80 %, soit plus que dans n’importe quelle région du monde.
- Les échanges peer to peer (P2P) sont aussi dans le quotidien des Africains. Les échanges P2P représentent 6 % du volume total des transactions en crypto-monnaies en Afrique, soit plus du double de la part de la région la plus proche, l’Asie centrale et du Sud et l’Océanie. Dans le rapport de Chainalysis, Ray Youssef, PDG de la plateforme P2P Paxful déclare : « L’Afrique subsaharienne est un moteur de croissance majeur pour Paxful, avec une croissance de 55 % d’une année à l’autre des utilisateurs de transferts de fonds au Nigeria – déjà le plus grand marché de Paxful – et près de 140 % au Kenya. »
- Les transactions réalisées en Afrique subsaharienne représentent, au total, plus de 100 milliards de dollars entre juillet 2021 et juin 2022, toujours selon le rapport de Chainalysis. Un énorme potentiel pour les pays africains.