Deux dirigeants de la Banque centrale européenne ne laissent aucun doute dans leurs entretiens de fin d’année : la BCE continuera à relever ses taux d’intérêt au premier semestre 2023.
Les faucons de la BCE laissent entrevoir de nouvelles hausses des taux d’intérêt en 2023
Pourquoi est-ce important ?
Cela signifie que les emprunts deviendront plus coûteux pour les familles et les entreprises. Une hausse des taux hypothécaires pourrait refroidir le marché de l'immobilier. Pour les épargnants, il y a la perspective de taux d'épargne plus élevés.Mea culpa : Isabel Schnabel, chef de la BCE, a reconnu dans une interview accordée au Frankfurter Allgemeine que la banque centrale a commis des erreurs l’année dernière.
- « Nous avons sous-estimé la persistance de l’inflation et n’avons pas initialement pris suffisamment au sérieux les signes d’une inflation plus élevée – notamment parce que nous sortions d’une phase où le principal risque avait été celui d’une inflation trop faible. »
- En d’autres termes, avec le recul, elle a déclaré que la BCE avait été trop prudente dans la hausse des taux d’intérêt. « Pendant longtemps, nous avons pensé que les causes de l’inflation disparaîtraient avec le temps », a-t-elle déclaré.
Mais encore : M. Schnabel affirme que le taux d’inflation actuel de 10 % peut être décomposé en deux parties : 5 % à partir de 2021 – une conséquence de la pandémie de coronavirus et 5 % à partir de 2022 – une conséquence de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine.
Taux d’intérêt en 2022 : En novembre 2021 encore, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, déclarait que les hausses de taux d’intérêt allaient être « improbables« . Les choses se sont passées complètement différemment. La BCE a relevé ses taux d’intérêt à quatre reprises cette année, et ce, de manière substantielle. Le taux directeur de refinancement est passé de 0 à 2,50 %.
Taux d’intérêt en 2023 : M. Schnabel et Klaas Knot, le banquier central des Pays-Bas, portent désormais le même message sévère : l’ère des hausses de taux d’intérêt n’est pas terminée. Selon M. Knot, nous ne sommes qu' »au début de la seconde moitié », a-t-il déclaré au Financial Times. Les erreurs du début de l’année ne doivent pas être répétées par la BCE, semble être leur raisonnement sous-jacent.
Le Néerlandais laisse entendre que les taux d’intérêt continueront d’être relevés à un rythme soutenu lors des cinq réunions sur les taux d’intérêt qui auront lieu d’ici à juillet 2023. Le risque de réaction excessive – après la « sous-réaction » du début de l’année – est limité, selon M. Schnabel. Même son de cloche chez Knot : » Que nous ne réagissions pas assez est toujours un risque plus grand. «
(JM)