Pour la première fois depuis juin, la capitale ukrainienne, Kiev, a été touchée par des missiles russes. Des explosions ont également eu lieu dans d’autres grandes villes du pays, comme Lviv, Odessa ou Dnipro. Le barrage de missiles peut être considéré comme des représailles à la destruction partielle du pont de Crimée, samedi matin.
La guerre terrestre s’avérant difficile pour Poutine, il semble désormais trouver son salut dans le bombardement des villes ukrainiennes. Ce matin, plusieurs villes, dont Dnipro, Lviv, Zhytomyr mais aussi la capitale Kiev, ont été touchées par des missiles tirés par des bombardiers Tupolev Tu-95 depuis le ciel de la mer Caspienne.
Missiles de croisière
À Kiev, l’alerte aérienne a été déclenchée pour avertir la population de se mettre à l’abri, et le système anti-aérien est également entré en action. Cela n’a pas empêché certains missiles de toucher quand même le sol et d’exploser. Cinq explosions ont d’abord été entendues, mais les journalistes présents dans la capitale ukrainienne ont immédiatement signalé qu’un autre barrage de missiles avait été tiré, notamment à proximité d’une université.
OSINTtechnical, un compte Twitter consacré à la cartographie de la guerre en Ukraine, a partagé des images montrant que des missiles de croisière russes Kh-101 étaient impliqués dans cette attaque. Un missile aurait atterri près d’un terrain de jeu non loin du cœur de la ville.
Il a également été brièvement suggéré que le bureau du président Volodymyr Zelensky et le siège des services secrets ukrainiens (SBU) avaient été touchés par les missiles, mais cela a été rapidement démenti. L’un des missiles est effectivement tombé un peu plus loin dans la rue Volodymyrska, où se trouvent les deux bureaux.
Il semble que la Russie vise indistinctement des cibles civiles pour terroriser la population. C’est ainsi que le quartier général de Samsung a été touché. Les autorités ukrainiennes dénombrent maintenant 3 salves de 75 missiles dont 41 ont été interceptés par le système anti-missiles, indique le ministère ukrainien de la Défense.
Représailles pour le pont de Crimée
Il semble que la Russie riposte par des tirs de missiles sur les villes ukrainiennes en représailles de la destruction partielle du pont de Crimée. Ce dernier a été victime d’une forte explosion samedi matin, et l’une des deux voies automobiles s’est partiellement effondrée. Le pont ferroviaire est également très endommagé, car un train avec neuf wagons de carburant a pris feu suite à l’explosion.
Il n’a pas encore été confirmé si l’Ukraine était derrière cette destruction, bien que cela soit probable. Si l’on a d’abord pensé à un camion piégé, d’autres pistes restent ouvertes, comme un missile à longue portée ou un drone porteur d’explosifs.
Les attaques au missile montrent également la patte de Sergueï Sourovikine, le nouveau commandant en chef des forces russes en Ukraine. Il a été nommé samedi par Vladimir Poutine pour remplacer deux officiers supérieurs qui ont été récemment licenciés. Sourovikine est connu comme un homme extrêmement brutal ayant l’expérience de l’Afghanistan, de la Tchétchénie et de la Syrie, où il n’a pas hésité à sévir contre la population locale. En Ukraine, il doit ramener l’ordre, ce que ses prédécesseurs, y compris Alexandre Dvornikov, n’ont pas réussi à faire.
Le président Zelensky a donné une première réaction dans les rues de Kiev : « Nous avons affaire à des terroristes. Des dizaines de roquettes, des drones suicides iraniens. Ils ont deux objectifs. Des infrastructures énergétiques dans tout le pays… L’autre objectif, ce sont les gens. Ils ont choisi le moment et les cibles pour nuire au plus grand nombre. »
MB