Rien ne semble devoir arrêter la soif de grandeur des princes saoudiens, qui multiplient ces dernières années les projets proprement pharaoniques au sein de leur royaume désertique.
Le pays, l’un des plus conservateurs au monde et l’un des plus riches grâce à sa manne pétrolière, voit grand, c’est le moins qu’on puisse dire : l’Arabie saoudite a dévoilé les plans d’un gratte-ciel dont la base fera plus de 170 km de long, et qui sera plus haut que l’Empire State Building. Pour rappel, la tour new-yorkaise culmine à 443,2 m et fut le plus haut édifice terrestre de son inauguration en 1931 jusqu’en 1970.
1.000 milliards de dollars
Le coût total de ce projet, appelé The Mirror Line, car il sera entièrement recouvert de verre réfléchissant, est déjà estimé à 1.000 milliards de dollars. Il fera partie de Neom, le projet de nouvelle métropole en plein désert dévoilé par le prince Mohammed ben Salmane en janvier 2021. Un chantier qui a déjà tout du délire de science-fiction : la ville doit accueillir des taxis volants, des drones, des robots assistants, mais aussi des dispositifs de pluie artificielle, tout en étant complétée par un pont au-dessus de la mer Rouge qui relierait la péninsule arabique au continent africain.
Mirror Line consistera en deux bâtiments de 487 mètres de haut, parallèles l’un à l’autre et traversant plus de 170 km de paysages désertiques, mais aussi côtiers et montagneux. Le bâtiment sera si long qu’il faudra prendre en compte la courbure de la Terre durant sa construction, tandis qu’une ligne de train à grande vitesse et souterraine parcourra toute sa longueur. L’ensemble accueillera 9 millions de résidents et d’employés.
Le prince a dit 2030
Le prince Mohammed ben Salmane a déclaré qu’il souhaitait que la Mirror Line soit prête en 2030, bien que les ingénieurs aient indiqué que sa construction pourrait prendre 50 ans. Pharaonique ? On ne croit pas si bien dire : les Saoudiens présentent cet immense gratte-ciel au cœur de cette ville hors nome comme une réalisation digne de celles des pharaons égyptiens, qui doit leur survivre et témoigner à tout jamais de leur richesse auprès des générations futures. Ce qui laisse à penser que les princes de la pétromonarchie ne connaissent pas le fameux poème « Ozymandias » de l’auteur britannique Percy Bysshe Shelley.