La Chine souhaite mettre en place une réserve de liquidités appelée « Renminbi Liquidity Arrangement » avec l’Indonésie, Hong Kong (reconnu par la Chine comme une région administrative spéciale), Singapour et le Chili. Ils devraient pour cela contribuer chacun à hauteur de 15 milliards de renminbi (environ 2,1 milliards d’euros).
La réserve de liquidités pourrait être utilisée dans les futures périodes de volatilité du marché. Les participants seraient les banques centrales suivantes : la Banque populaire de Chine, la Banque d’Indonésie, la Banque Negara de Malaisie, l’Autorité monétaire de Hong Kong, l’Autorité monétaire de Singapour et la Banque centrale du Chili.
Effort à long terme
« Lorsqu’elles ont besoin de liquidités, les banques centrales participantes seraient non seulement en mesure de retirer leurs contributions, mais aussi d’accéder à des financements supplémentaires par le biais de crédits collatéralisés », a déclaré la Banque centrale chinoise, citée par Business Insider.
La Banque des règlements internationaux (BRI), basée en Suisse, détiendrait les fonds.
Le plan de Pékin consiste à renforcer sa monnaie sur le marché mondial et à affaiblir la domination du dollar.
L’internationalisation du yuan (le nom des pièces et billets chinois, renminbi est le nom de la monnaie, ndlr) sera un processus à long terme. C’est ce qu’affirme Ding Zhijie, responsable du centre de recherche State Administration of Foreign Exchange (SAFE), dans le magazine chinois Modern Bankers. « À l’avenir, nous devons renforcer la coopération monétaire et financière régionale. »
Le yuan ne supplantera pas immédiatement la position du dollar sur le marché mondial, loin s’en faut. En avril, 2,14 % des paiements mondiaux ont été effectués avec le yuan, tandis que le dollar américain détenait 41,81 % de la part mondiale.
Monnaie de réserve
Depuis des années, la Chine s’efforce d’internationaliser l’utilisation de son yuan. Le pays a conclu plus de 3 000 milliards de yuans d’échanges bilatéraux de devises avec plus de 40 pays, rapporte le journal South China Morning Post, basé à Hong Kong. Il s’agit notamment de 350 milliards de yuans avec la Banque d’Angleterre et autant avec la Banque centrale européenne, et de 150 milliards de yuans avec la Russie.
En attendant, la Russie et la Chine travaillent également sur une nouvelle monnaie de réserve. Ils veulent le faire en coopération avec les autres pays du BRICS (Brésil, Inde et Afrique du Sud). « La question de la création d’une monnaie de réserve internationale basée sur le panier de devises de nos pays est actuellement à l’étude », a déclaré le dictateur russe Vladimir Poutine, cité par l’agence de presse étatique russe TASS.
« Il s’agit d’une mesure visant à remédier à la perception de l’hégémonie américaine sur le FMI », a déclaré au Business Insider Chris Turner, responsable mondial des marchés chez ING. « Cela permet aux BRICS de construire leur propre sphère d’influence et leur monnaie au sein de cet espace ».
(BL)