Les résultats des législatives françaises sont tombés. Aucun parti n’est parvenu à décrocher une majorité absolue, coup dur pour le camp Macron, mais aussi pour son principal adversaire, Nupes, parti de gauche porté par Mélenchon. Il enregistre cependant une percée importante, de même que le parti de Marine Le Pen. Une percée historique dans son cas.
Le parti d’Emmanuel Macron est arrivé en tête du scrutin dimanche soir, avec 245 sièges. C’est beaucoup, mais pas assez pour décrocher la majorité absolue. Un recul pour Ensemble! qui devra donc jongler avec les membres des autres partis. Et ça ne s’annonce pas évident, car l’opposition est constituée de groupes politiques aux antipodes des valeurs d’Ensemble.
Dans l’opposition : Nupes
Bien que le pari de Jean-Luc Mélenchon de devenir Premier ministre s’est avéré être un échec, son parti Nupes – fruit d’une coalition de plusieurs partis de gauche, dont La France Insoumise – a tout de même remporté 131 sièges. Un résultat impressionnant pour la gauche qui n’annonce rien de bon pour la présidence de Macron.
« La situation est totalement inattendue, absolument inouïe. La déroute du parti présidentiel est totale », a d’ailleurs souligné Jean-Luc Mélenchon dimanche soir, suite à l’annonce des résultats. « Nous avons réussi l’objectif politique que nous nous étions donné : en moins d’un mois faire tomber celui qui, avec tant qu’arrogance, a tordu le bras du pays pour être élu président sans qu’on sache pour quoi faire ».
Nupes incarnera la première force d’opposition face à Ensemble, mais devra le faire au sein d’un intergroupe, comme le souligne Les Echos.
Résultats historiques pour l’extrême droite
Elle avait déjà surpris lors du premier tour des élections présidentielles le mois dernier et elle le fait à nouveau lors des législatives. L’extrême droite a en effet réalisé une percée historique, avec 89 députés, soit 11 de plus qu’auparavant.
Marine Le Pen, figure de proue de l’extrême-droite, a salué les résultats et a promis d’incarner une « opposition ferme », mais « responsable, c’est-à-dire respectueuse des institutions », maintenant ainsi l’image plus modérée du parti. Les 89 nouveaux députés défendront « [vos] idées sur l’immigration, la sécurité, le chômage, la justice fiscale et sociale, les territoires oubliés, les citoyens maltraités ou la démocratie bafouée », a-t-elle promis.
LR toujours présent
Enfin, malgré les 61 sièges conservés, Les Républicains accusent un important recul. Ils ont en effet été dépassés par le RN de Marine Le Pen et ont perdu leur statut de premier groupe d’opposition dans l’hémicycle.
L’absence de majorité dans l’Assemblée devrait cependant leur permettre d’avoir une carte à jouer. Emmanuel Macron pourrait d’ailleurs tenter un rapprochement pour atteindre cette majorité de 289 sièges et ainsi peser davantage dans les futures négociations, même si Christian Jacob, président des Républicains, a déjà rejeté cette possibilité. « Nous avons fait campagne dans l’opposition, nous sommes dans l’opposition, nous resterons dans l’opposition », a-t-il ainsi déclaré.
Gouverner ne sera pas une mince affaire
En résumé, le camp Macron perd la majorité absolue, alors que la gauche unie fait une forte percée. À côté de cela, le Rassemblement national enregistre un score historique. Le président Macron devra faire preuve d’une grande imagination pour parvenir à convaincre l’opposition s’il veut faire passer les réformes qu’il a promises, notamment celle des retraites, et cela ne s’annonce pas comme une tâche facile.
In fine, le second mandat d’Emmanuel Macron s’annonce très différent du premier.
On notera également l’abstention en hausse par rapport au premier tour, à 53,77%, c’est un petit peu moins qu’il y a 5 ans.