La plus grande marine du monde compte un nouveau membre. Le 17 juin, le Fujian a été lancé, le troisième et plus grand porte-avions de la flotte chinoise. Le géant asiatique envoie ainsi un signal fort à l’Occident : on ne badine pas avec nous.
Le Fujian, également connu sous le nom de Type 003 (les deux autres porte-avions chinois, le Liaoning et le Shandong, sont respectivement 001 et 002), fait partie de la classe des plus grands porte-avions. La longueur du vaisseau est estimée à environ 300 mètres, soit à peu près la même longueur que les porte-avions américains de type Gerald R. Ford. Il a été lancé le vendredi 17 juin au chantier naval de Jiangnan, sur l’île de Changxing, près de Shanghai.
Géant des mers
Contrairement aux Gerald R. Ford, les géants des mers chinois ne sont pas alimentés par une source d’énergie nucléaire. Le Fujian a opté pour une production d’énergie conventionnelle à base de diesel et de gaz, mais en combinaison avec un système de propulsion électrique intégré (IEP) : l’énergie produite par la source d’énergie conventionnelle est convertie en électricité, qui est ensuite utilisée pour faire fonctionner les hélices.
Mais ce qui est révolutionnaire dans ce porte-avions, c’est sa conception. Car avant lui, le Liaoning a été construit sur la coque du porte-avions russe Varyag. Après l’effondrement de l’Union soviétique, le porte-avions avait été dépouillé, et la coque avait été vendue par l’Ukraine à la Chine. Le porte-avions suivant, le Shandong, qui a été lancé en 2017, est une version perfectionnée du Liaoning. Pour le Fujian, la Chine est partie d’une page blanche, rendant le vaisseau complètement différent de ses deux navires frères.
La marine américaine n’est plus à longue vue
Le Fujian est le premier porte-avions chinois qui n’utilise pas de rampe pour lancer des avions dans les airs, mais qui dispose d’un système CATOBAR à bord. Le CATOBAR – abréviation de catapult assisted take-off but arrested recovery – est un système qui permet de lancer des avions à l’aide d’une catapulte. Comme la classe Ford américaine, ils ont choisi le système EMALS, qui utilise l’électricité (générée par le système IEP du navire) pour lancer les avions. Ce système prend moins de place que la version à vapeur et peut lancer plus d’avions en moins de temps.
Le système CATOBAR est non seulement plus moderne que les rampes du Liaoning et du Shandong, mais il permet également au porte-avions de lancer des avions plus lourds (avec un rapport poussée/poids inférieur). Le Fujian devrait donc être équipé des chasseurs Shenyang FC-31 (ou J-31/J-35), plus lourds, qui constituent la réponse chinoise au F-35 américain.
Avec le lancement de son nouveau porte-avions, la Chine envoie un signal fort à l’Occident. La PLAN (People’s Liberation Army Navy, la marine chinoise) était déjà la plus importante du monde en termes de nombre de navires, mais elle possède beaucoup moins de grands porte-avions, ou croiseurs, que sa concurrente américaine. Avec un troisième porte-avions déjà en construction et une multitude de navires de surface supplémentaires, il semble de plus en plus probable que la Chine égalera un jour, voire dépassera, la marine américaine.
(BL).