C’était une saga juridique et institutionnelle importante de plus pour Elon Musk. Après ses déboires en Allemagne pour installer sa première gigafactory européenne pour Tesla, en France, le multimilliardaire s’est retrouvé empêché d’installer son réseau de connexion Internet par microsatellites Starlink. Mais la décision vient d’être annulée après mise dans la balance des réserves des écologistes d’un côté, et des services proposés par l’entreprise de l’autre.
L’affaire s’étire sur le temps long. En février 2021, l’ARCEP, l’autorité française de régulation des télécommunications, avait une première fois octroyé à Starlink une licence d’utilisation du spectre de fréquences, la firme d’Elon Musk pouvant offrir une couverture à haut débit dans des territoires mal desservis par les réseaux terrestres, rapporte Space News.
Pollution (lumineuse) nocturne
Mais cette décision avait été contrecarrée par la plus haute juridiction administrative française, qui a révoqué la licence le 5 avril après avoir jugé que l’autorité de régulation aurait dû d’abord lancer une consultation publique. En outre, deux organisations françaises de défense de l’environnement ont déposé un recours pour contester les droits de fréquence de Starlink, arguant que les microsatellites, regroupés en constellations, pouvaient avoir un impact sur le ciel nocturne visible depuis le sol, tout en augmentant le risque de générer des champs de débris.
Le sésame numérique des zones rurales
Mais après réexamen du dossier, Starlink pourra orbiter au-dessus de l’Hexagone et proposer ses services aux internautes français vivant dans des zones où l’infrastructure ne suffit pas pour assurer une connexion viable. L’ARCEP a décidé d’octroyer à nouveau sa licence à l’entreprise, l’offre qu’elle propose ayant certainement pesé dans la balance.
Cette décision tombe pile une semaine après une série de succès pour Starlink : un pays d’Asie du Sud-Est, les Philippines, et deux d’Afrique occidentale, le Nigeria et le Mozambique, ont récemment validé l’implantation de l’entreprise sur leurs territoires respectifs pour, justement, offrir une meilleure connexion dans les zones rurales. Starlink s’est pour l’occasion déclarée « présente sur les sept continents », ces deux pays étant les premiers en Afrique où la firme proposera ses services. Pour l’entreprise, qui a fourni 15.000 terminaux à l’Ukraine afin que le pays maintienne sa connexion en dépit de l’invasion russe et des destructions d’infrastructure, c’est encore un beau coup de publicité.