À l’aube du web3, cet Internet décentralisé inspiré par le bitcoin, nos décideurs doivent cerner et surmonter nombre de défis pour garantir la sécurité des citoyens et des entreprises. Et ce, jusque dans le métavers. Mais disposons-nous d’un cadre réglementaire adapté ou au moins d’une vision stratégique face à ces technologies qui n’attendent pas, elles, pour évoluer ?
Y a-t-il un pilote dans le métavers ? « Pas besoin de réinventer la roue mais… »
Pourquoi est-ce important ?
Le métavers est un nouvel univers où convergent les mondes physique et numérique. Les utilisateurs s'immergent dans cet espace d'interaction en ligne où se mêlent réalités virtuelle et augmentée, expériences de jeux vidéo et transactions en cryptomonnaie. Les opportunités semblent gigantesques tant pour les entreprises que les citoyens. Reste à savoir comment garantir la sécurité juridique et économique ainsi que la protection des données et sécurité économique dans ce métavers. Le gouvernement ne doit certainement pas l'abandonner au bon vouloir de la Big Tech ou des algorithmes.Le métavers s’est invité pour la première fois dans les débats du parlement fédéral ce mercredi. Conscients des enjeux juridiques et économiques de cette nouvelle dimension phygitale, des députés ont sondé le secrétaire d’État à la Digitalisation pour connaître les actions envisagées en la matière.
« Sur la régulation, nous n’avons pas besoin de réinventer la roue », a d’emblée assuré Mathieu Michel (MR), estimant l’arsenal suffisamment fourbi. « Des législations existent déjà, par exemple le RGPD, et des législations européennes sont en préparation, comme le DSA (services numériques) et le DMA (marchés numériques), qui permettront de résoudre une grande partie des problèmes sur Internet ».
Concédant que le métavers comporte des risques et des défis, le secrétaire d’État se donne pour principe l’équivalence des droits et devoirs du monde réel dans le monde virtuel. Il dit rester convaincu que chaque nouvelle technologie apporte sa part de progrès, dont il convient d’optimiser l’impact par une approche globale (juridique, économique, technique et sécuritaire).
« La stratégie Smart Nation, que j’ai lancée l’année dernière, vise précisément à créer davantage de synergies entre les différents écosystèmes. L’objectif est de recenser les multiples initiatives dans le domaine du métavers et de reproduire les meilleures pratiques », a résumé Mathieu Michel, insistant sur l’importance de s’approprier ces évolutions afin d’en tirer tous les bénéfices.
Le secrétaire d’État à la Digitalisation ambitionne la création d’espaces virtuels à la fois sûrs, restant divertissants et accessibles au public, tout en étant économiquement viables pour les entreprises. À ce propos, il a demandé au département Télécommunications et Société de l’information » du SPF Économie de réaliser une analyse des enjeux juridiques et économiques du métavers et du web3 en général. En amont, Mathieu Michel avait également institué un groupe de travail, sous supervision du SPF BOSA, afin notamment d’évaluer le marché du métavers et de proposer des actions concrètes en ce domaine.
Aucune stratégie belge pour la blockchain Faire de la Belgique un hub européen, voire mondial, de la blockchain ? Nos dirigeants n’en ont manifestement pas l’ambition. Les maigres initiatives des autorités fédérales n’ont pas duré. Quant aux implications les plus récentes, elles répondent scolairement aux devoirs imposés par l’Europe. « Il n’y a aucun projet en cours de production. Il n’y a pas de déploiement de la blockchain à ce jour. Il n’y a pas de budget spécifique prévu »