Selon le Premier ministre hongrois, la Commission a « franchi une ligne rouge » en proposant aux 27 d’interdire tous les produits pétroliers russes d’ici la fin de l’année.
Dans une interview accordée à une radio nationale, Viktor Orban, en éternel trublion de l’Union européenne, a visé directement la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen : « Elle a volontairement ou non attaqué l’unité européenne ».
Un embargo « équivaudrait à une bombe nucléaire larguée sur l’économie hongroise », a lancé vendredi le Premier ministre, toujours prompt à jouer les bras de fer avec ses partenaires.
Car il s’agit bien de ça.
Dans la même interview, Orban explique que « la proposition a été renvoyée à l’expéditeur, à madame la Présidente pour qu’elle la retravaille, nous attendons une nouvelle proposition ».
Du temps et de l’argent
Les exemptions prévues par l’UE pour la Hongrie, notamment, qui dépend à 65% de la Russie pour son pétrole, ne vont pas assez loin: « Nous n’irons nulle part avec une exemption d’un an et demi », a ajouté le dirigeant, estimant que « la transformation totale du système hongrois de transport et d’approvisionnement en énergie » nécessiterait « 5 ans, et serait très cher ».
En d’autres termes, Orban demande du temps et de l’argent, sinon il utilisera son droit de véto. Et par la même occasion, il montre au Kremlin et à Poutine qu’il exerce une certaine résistance au sein de la machinerie européenne.